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VIII. LE DEVELOPPEMENT DURABLE
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Le développement durable est une représentation du futur qui donne un sens aux actions individuelles et collectives pour un changement de société. C'est un modèle de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
Le développement durable a l'avantage de combiner trois aspects essentiels de notre projet politique :
L'OBJECTIF DE JUSTICE SOCIALE
LA PRISE EN COMPTE DES LIMITES DE LA CROISSANCE
L'IMPERATIF DE GESTION GLOBALE DE LA PLANETE.
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L'environnement n'est donc pas l'objectif unique du développement durable. En effet, une politique environnementale définie sans tenir compte des possibilités sociales, économiques et/ou institutionnelles n'est pas durable. De même, une politique sociale économique ou institutionnelle définie au mépris de ses impacts sur l'environnement provoque tôt ou tard une dette environnementale.
Le développement durable est d'abord un processus d'apprentissage individuel et collectif pour arriver à « se développer » tout en élaborant d'autres modèles de vie faisant une place toujours plus grande à la justice sociale et aux respects des équilibres écologiques.
Une véritable stratégie de développement durable doit donc répondre à une volonté politique de donner une cohérence à un ensemble de décisions publiques et privées engageant l'avenir de nos sociétés.
A ce titre, le développement durable est un grand défi pour le Parti Socialiste, et en général pour la Wallonie et Bruxelles.
Le Parti Socialiste mettra tout en uvre pour faire en sorte que les engagements pris lors des différentes conférences mondiales des Nations Unies soient respectés : Rio (Agenda 21), le Caïre (Population), Vienne (droit humain), Copenhague (développement social), Pékin (femmes), Istanbul (habitat), Rome (sécurité alimentaire), Kyoto (changement climatique).
De la même façon, l'Union européenne a intégré le concept de développement durable dans sa législation et doit maintenant établir ses politiques en prenant en compte les principes de précaution et d'action préventive, de correction, par priorité à la source, des atteintes à l'environnement et de pollueur-payeur.
Le Parti Socialiste veillera à ce que ces principes soient scrupuleusement respectés, dans la mise en oeuvre de l'ensemble des politiques.
A cet effet, il entend :
- Mettre l'accent sur la prévention et mener une action plus importante en direction des écoles, des mouvements associatifs et de la population.
- Renforcer l'insertion professionnelle dans des conditions de travail convenables des jeunes et des personnes peu qualifiées, grâce à l'emploi créé dans le secteur de l'environnement.
- Recommander de marquer une pause dans les modifications des réglementations environnementales appliquées aux entreprises, pour permettre une évaluation de l'efficacité du dispositif législatif et procéder en connaissance de cause aux améliorations et simplifications éventuelles encore nécessaires.
- Encourager la transposition rapide des directives européennes dans la législation régionale et leur application.
- Encourager la mise en uvre des techniques les plus adaptées à l'environnement. A cette fin, l'information et la formation des habitants et des entreprises seront développées. Il en va notamment de la bonne utilisation de l'énergie.
- Sensibiliser les citoyens à l'amélioration de l'environnement social des habitations et des quartiers. La disparition des nuisances sonores (bruits de voisinage), visuelles ou olfactives, passe par la restauration du sens civique.
De manière plus spécifique, le Parti Socialiste souhaite :
- DIMINUER LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE : à cet effet, il est essentiel de mener des actions auprès des différents acteurs, à savoir les ménages, les industries, les producteurs d'électricité et les responsables du secteur des transports.
- ENCOURAGER L'UTILISATION RATIONNELLE DE L'ENERGIE :
- Etablir une taxe CO2 / énergie en coordination avec un nombre suffisant de pays européens.
- Mettre en place et contrôler des normes d'isolation plus sévères pour les habitations et pour le secteur tertiaire.
- Réviser la taxe de circulation pour la rendre plus proportionnelle à la consommation d'énergie.
- Conclure des accords de branche avec les secteurs industriels.
- Promouvoir les énergies renouvelables et la cogénération.
- Encourager l'utilisation des énergies propres en les défiscalisant progressivement.
- MENER UN ACTION SPECIFIQUE EN MATIERE DE TRANSPORT :
- Encourager l'usage des sites propres et la réalisation de couloirs pour les bus, ce qui favorisera d'une part le transfert modal de la voiture vers les transports en commun en raison de la meilleure vitesse commerciale obtenue et d'autre part, une diminution de la consommation d'énergie.
- Accorder une attention particulière aux normes techniques des moteurs : les pouvoirs publics doivent faire preuve d'initiative soit en acquérant un charroi peu polluant, soit en améliorant l'entretien du charroi existant. Les acteurs techniques devront faire un effort particulier pour inscrire la moyenne du parc automobile de ses services dans les prescriptions les plus performantes en matière d'environnement.
- Participer à des expériences telles que l'usage des moteurs hybrides.
- ACCENTUER LA RÉDUCTION ET LA LIMITATION DE LA POLLUTION SONORE : Malgré les acquis législatifs, cette nuisance n'a pas été suffisamment combattue. Il n'y a pas lieu de se cacher derrière des campagnes sophistiquées d'analyses du bruit pour constater que cette nuisance est un problème prioritaire pour les habitants.
- ETABLIR DES PRIORITES EN MATIERE DE GESTION DES DECHETS : prévention de la formation des déchets, recyclage des matières constituant les déchets, récupération énergétique et enfin mise en décharge des résidus inévitables.
- PRENDRE EN CONSIDERATION, DE MANIERE PLUS EQUITABLE, LES VERITABLES RESPONSABLES DES DECHETS : ainsi, dans le secteur des emballages, la responsabilité revient à celui qui met les emballages sur le marché. Il est inadmissible que les organismes agréés provenant du secteur de l'emballage et de la distribution, cherchent à se substituer aux décideurs politiques dans le choix des modalités de collecte dont la population bénéficie.
- MAINTENIR LA LÉGISLATION SUR LES ÉCOTAXES : elle constitue, en effet, l'appui indispensable des législations et accords régionaux dans le secteur du recyclage des déchets.
- REVOIR LES CAHIERS DES CHARGES, EN MATIÈRE DE NORMES DE PRODUITS : il est souhaitable d'y inclure la possibilité d'utiliser des matières secondaires (exemple : mâchefers traités).
- ACCROITRE LA PROPRETE PUBLIQUE : en intensifiant les actions de sensibilisation à la propreté publique, en sanctionnant les comportements inciviques de malpropreté et en dégageant des moyens permettant de développer une structure qui assure l'ensemble des missions de nettoiement sur les lieux publics. Voiries, parcs et espaces verts,...
- POURSUIVRE LES EFFORTS CONTRE LES EMISSIONS DE MONOXYDE DE CARBONE : encore responsables de trop nombreux accidents dans les logements anciens où vivent des personnes aux revenus modestes. Ce problème est socialement beaucoup plus préoccupant que celui de la mise en application de normes plus contraignantes que celles décidées au niveau européen pour les dioxines ; Le bon fonctionnement des petites installations domestiques nécessite une attention accrue.
- ASSURER AUX CONSOMMATEURS UNE EAU DE QUALITE : en défendant la maîtrise publique de la gestion et de l'exploitation des secteurs de production et de distribution de l'eau ainsi que l'épuration des eaux usées.
- ASSURER UNE EVACUATION SANS RISQUE DES DECHETS NUCLEAIRES : qu'ils soient issus de la production d'énergie ou du démantèlement des installations, il est indispensable de mener une telle politique pour la sécurité et la confiance de la population.
- REEQUILIBRER LA GESTION DU SOL ET LES CHOIX D'AFFECTATION : Ces décisions politiques devraient permettre un rééquilibrage entre les diverses fonctions (bureaux, commerces, logements, espaces verts,...), et doivent rester constamment cohérentes avec des objectifs de qualité.
- ASSAINIR ET REAFFECTER LES FRICHES INDUSTRIELLES, A LA PERIPHERIE OU AU CUR DES NOYAUX URBAINS : elles représentent un capital foncier énorme qui permettra la reconquête de ces zones par de l'habitat ou par des équipements publics à proximité de logements neufs ou rénovés. Il doit être évident pour tous que l'amélioration du bâti est un progrès social majeur pour les habitants concernés.
- INTENSIFIER LES ACTIONS DE REVITALISATION URBAINE DANS LES QUARTIERS LES PLUS DEFAVORISES : en stimulant et en coordonnant les contributions de tous les acteurs publics ou privés responsables (moralement ou légalement) de la dégradation des lieux de vie, des espaces publics et du tissu social des quartiers.
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fes-library | Oktober 1999