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Le Parti Socialiste réaffirme son engagement total pour le développement de l'emploi et le droit au travail pour tous par ce facteur :
GARANTIT L'AUTONOMIE ET L'EPANOUISSEMENT DU CITOYEN DANS SA VIE QUOTIDIENNE ASSURE LA COHESION DE NOTRE SOCIETE
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La montée des emplois de service, la diminution de l'emploi dans la grande industrie, l'incorporation massive de nouvelles technologies ont entraîné une véritable mutation des activités de l'ensemble de la société. Ces facteurs, conjugués à l'accélération du processus de globalisation de l'économie mondiale ont largement contribué, au cours des années 80 et du début des années 90, à accroître la concurrence internationale entre toutes les entreprises industrielles et celles de nombreux services.
Le Parti Socialiste entend donc intensifier une politique de l'emploi, au service des gens en :
- Créant de l'emploi accessible à tous, en limitant les formes d'emploi précarisées.
- Combinant protection du travail et redistribution du travail.
- Répondant aux nouveaux besoins de la population.
- Luttant contre le fatalisme de certains qui considèrent le travail comme une denrée rare accessible à un nombre décroissant de privilégiés.
- Combinant croissance forte et contrôle de l'inflation, des déficits publics et de la dette.
Le Parti Socialiste fait donc le pari de l'emploi pour entraîner un véritable dynamisme sociétal face à la nécessité d'augmenter le travail disponible et de mieux le partager, en s'activant à la lutte contre le chômage et non contre les chômeurs.
Dès lors, le Parti Socialiste s'engage :
- AU NIVEAU EUROPEEN à proposer une nouvelle approche européenne par la mise en uvre d'un Pacte européen pour l'Emploi. Le Parti Socialiste veut faire prendre à l'Europe un virage social important qui conduise à des emplois supplémentaires, une croissance économique durable et une nouvelle prospérité partagée par tous.
- AU NIVEAU FEDERAL à affecter les marges financières publiques retrouvées au financement du plein emploi, notamment par la réduction du temps de travail créatrice d'emplois nouveaux, la réduction des charges sur le travail ainsi qu'au financement d'emplois répondant à l'offre de travail.
- AU NIVEAU REGIONAL à innover dans la politique de l'emploi par une politique d'emploi d'utilité collective, une politique de formation permanente des travailleurs au service de l'emploi et du développement de la région, et par un contrat à la formation et à l'insertion socio-professionnelle.
- AU NIVEAU LOCAL à mettre en place une économie d'initiative locale qui s'efforcera d'améliorer et de rendre confiance à la population par la concrétisation de projets créateurs de travail.
DES INITIATIVES PUBLIQUES AU SERVICE DE L'EMPLOI
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Les marges de manuvre dégagées grâce à l'assainissement progressif des finances publiques devront être affectées en fonction de priorités sociales établies.
La croissance de l'emploi en est indubitablement une.
Pour ce faire, le Parti Socialiste entend mener une politique active de soutien au développement de l'emploi, selon les axes suivants :
- REDUIRE LE TEMPS DE TRAVAIL COMME LEVIER A LA CREATION D'EMPLOI : La réduction généralisée du temps de travail doit être perçue comme un facteur d'épanouissement personnel et de développement de l'emploi et de la productivité par une adaptation des rythmes du travail.
- Fixation de la durée légale hebdomadaire du travail à 38 heures.
- Soutien du passage, à moyen terme, à une durée hebdomadaire du travail à 35 heures.
- Incitation à l'organisation de la semaine des 4 jours de travail.
- Encadrement strict des heures supplémentaires.
- Octroi d'une aide structurelle pour les entreprises appliquant une réduction du temps de travail, avec embauche compensatoire.
- LUTTER CONTRE LES INEGALITES SUR LE MARCHE DU TRAVAIL : Une politique d'emploi axée sur le travailleur nécessite d'enrayer le phénomène de sur-qualification à l'embauche dont le revers consiste en une non-utilisation du potentiel des personnes contraintes au chômage.
- Conditionner l'octroi des réductions de charges patronales, sous peine de remboursement, à l'obligation d'embauché. A défaut, ces réductions doivent obligatoirement donner lieu à une formation.
- Rééquilibrage de la pression fiscale et parafiscale pesant sur le facteur de production « travail ».
- Faciliter, en assouplissant les conditions, l'accès aux programmes de résorption du chômage et aux formations professionnelles, pour tout jeune sortant de l'enseignement.
- Imposer aux entreprises leur obligation en matière de stagiaire ONEM pour favoriser l'insertion des jeunes sortant de l'enseignement ou d'une formation en alternance.
- CREER DE VERITABLES EMPLOIS SALARIES : pour lutter contre l'insécurité sociale découlant de certains statuts, il est essentiel de recentrer les mesures en faveur de l'emploi sur la création de véritables emplois durables, rémunérés par un salaire payé par l'employeur et ouvrant les droits à la sécurité sociale.
- Reconsidérer l'existence et les missions des Agences Locales pour l'Emploi et les transférer, progressivement, dans le secteur marchand par la création en leur sein d'entreprises d'économie sociale proposant des contrats de travail à durée indéterminée.
- Poursuivre une politique dynamique de constructions et de rénovations des bâtiments et infrastructures publiques.
- Garantir à tout travailleur à temps partiel qui exerce une formation complémentaire, un revenu au moins égal au montant du salaire minimum garanti pour un travail à temps plein.
- Renforcer le contrôle sur l'appartenance à la commission paritaire correspondante à l'activité de l'entreprise.
- Respect strict de la législation sur le travail intérimaire.
- MODERNISER L'ASSURANCE-CHOMAGE POUR LUTTER CONTRE LES PIEGES DU CHOMAGE : la législation du chômage doit être adaptée de façon à éviter au maximum la précarisation sociale liée à l'enlisement dans une situation de chômage.
- Relever le montant des allocations de garantie de revenu, en ce compris pour les cohabitants, afin de garantir un revenu au moins égal au montant du salaire minimum garanti pour un travailleur à temps plein et veiller à ce que le montant de l'allocation de chômage ne soit inférieur au montant du minimex applicable à chaque catégorie de bénéficiaires.
- Révision de la catégorisation des allocations de chômage en vue de sa suppression progressive et de l'uniformisation des statuts.
- Résoudre les pièges du chômage par l'augmentation du salaire réel net.
- Garantir, en cas de retour au chômage, une indemnisation au moins équivalente à celle qui était perçue avant l'occupation.
- Création de garderies permettant aux parents demandeurs d'emploi de se rendre sans entrave à leurs entretiens d'embauché.
- Accorder des réductions tarifaires dans les transports publics.
- Adapter la réglementation aux spécificités du travail artistique notamment en ce qui concerne les activités autorisées, l'emploi convenable et l'admissibilité à l'assurance chômage.
- DETECTER ET ACCOMPAGNER LES CREATEURS POTENTIELS D'ENTREPRISES : développer l'économie, créer de l'emploi, c'est aussi encadrer les projets novateurs issus de jeunes ou de moins jeunes entrepreneurs.
- Assurer une collaboration étroite entre ces différents niveaux de pouvoirs pour optimaliser les mesures prises en faveur des PME.
- Simplifier et centraliser les procédures et les formalités auxquelles les entreprises sont confrontées.
- Soutenir au plan local en collaboration avec les communes, les C.P.A.S-, les missions locales et la création de « kiosques de l'entreprise ».
- Mieux connaître et diagnostiquer les qualités et faiblesses du tissu socio-économique local.
- Apporter aux créateurs potentiels d'entreprises non seulement une aide technique et financière mais aussi un soutien moral et pédagogique (guidance, formation...).
- RENFORCER LA POLITIQUE D'EGALITE DES CHANCES : défendre le principe inscrit dans le Traité d'Amsterdam qui vise à combattre toute discrimination fondée, entre autres, sur le sexe, l'origine ethnique, culturelle ou sociale.
- S'assurer que toutes les institutions publiques fédérales, régionales, communautaires relayent les initiatives prises au niveau européen en matière d'emploi en luttant contre la discrimination à l'embauche et contre la différenciation salariale - notamment entre les hommes et les femmes - pour un travail de valeur égale.
- Encourager l'accès des femmes aux formations et aux emplois, généralement réservés aux hommes, notamment dans les secteurs des hautes technologies.
UNE POLITIQUE DE FORMATION AU SERVICE DE L'EMPLOI
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La qualité de la main-d'uvre est l'un des déterminants principaux de la productivité et influence donc la compétitivité de l'ensemble des entreprises.
Le Parti Socialiste entend insuffler une politique dynamique de formation à tout âge, et pour toutes les compétences, dans le but d'améliorer les potentialités de chacun. Car elle est également un facteur d'épanouissement de l'individu. Le défi étant de solder tout processus de formation par une probabilité forte d'obtenir un emploi.
Au niveau du parcours de réinsertion par tous les opérateurs concernés, le Parti Socialiste met en exergue l'importance de l'association de partenaires en vue de garantir les synergies entre les différentes structures pour éviter le double emploi et générer des économies d'échelle ; il s'agit à terme de :
- Rationaliser le dispositif de l'insertion.
- La coordination des partenaires publics et privés.
- L'offre de débouchés réels sur le marché du travail.
- La rencontre des vrais besoins des usagers.
- Une meilleure implication de ceux-ci dans la gestion de leur propre parcours formatif.
Ces objectifs pourraient se concrétiser selon les axes suivants :
- MAXIMALISATION DE L'EFFICACITE DES DIFFERENTS OPERATEURS PUBLICS ET PRIVES : Dans le cadre de la dérégulation annoncée du secteur, par l'Organisation Internationale du Travail, il y a lieu de réaffirmer le rôle central du service public, de l'emploi et de la formation, sur le marché du travail. Ceci implique un rôle régulateur visant à garantir la transparence du marché de l'emploi, l'égalité des chances et la modernisation de ce service public pour mieux répondre à la fois au contexte concurrentiel et aux besoins des particuliers et des entreprises.
- Meilleure coordination et transparence maximale des programmes de formation, d'insertion socio-professionnelle et des certifications afin d'assurer de manière réelle l'égalité des chances dans l'accès de tous au marché du travail et de la formation.
- Instaurer, au niveau communal, des maisons de l'emploi rassemblant en un lieu unique les différents acteurs intervenants en matière d'insertion professionnelle des chômeurs et des personnes minimexées.
- INTENSIFICATION D'UNE FILIERE DYNAMIQUE DE FORMATION PROFESSIONNELLE POUR LES JEUNES :
promouvoir spécialement la formation en alternance et l'apprentissage industriel afin d'offrir la possibilité aux jeunes, sortant des circuits traditionnels de l'enseignement, d'acquérir ou de réactualiser certaines compétences à faire valoir et de se familiariser avec le monde de l'entreprise.
- Créer dans le cadre d'un accord de coopération avec le fédéral, un statut uniformisé de la formation en alternance, ouvrant le droit à la Sécurité sociale.
- Instaurer la formation en alternance en tant que filière à part entière dans le secondaire technique et professionnel ainsi que dans le supérieur de type court et à la formation des adultes.
- Anticiper les mesures de formation et d'accompagnement dès que le jeune entre dans la vie active.
- Développer les collaborations entre la Formation professionnelle régionale, l'Enseignement technique et l'Enseignement de promotion sociale.
- ENCOURAGER LA FORMATION CONTINUEE : Cette démarche doit être appréhendée comme une politique complémentaire à celle de l'emploi et du développement des régions.
- Développer la formation continuée dans les PME (en combinant les mesures régionales et sectorielles, par exemple).
- Promouvoir la compétence des travailleurs (développer la formation économique et commerciale, soutenir la formation aux nouvelles technologies...).
- Simplifier et réguler le paysage de la formation professionnelle.
- Mettre à la disposition de chaque demandeur d'emploi un crédit formation leur permettant de bénéficier d'une formation professionnelle pendant laquelle ils sont couverts par un statut particulier.
- Développer des chèques formation en faveur des travailleurs occupés dans les entreprises.
- Reconnaître et valoriser les compétences acquises en dehors de l'enseignement, que ce soit par la formation professionnelle ou par l'expérience découlant de l'activité professionnelle.
LE DÉVELOPPEMENT DE L'ÉCONOMIE LOCALE
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Les processus de développement reposent aussi sur la capacité de lancer une dynamique qui vise à articuler les politiques sectorielles, à les coordonner en partant des problèmes et des ressources identifiées sur le terrain local, dans certaines zones, dans certains quartiers, en favorisant une démarche plus endogène et qui peut mieux promouvoir l'emploi en répondant aux besoins et attentes nouvelles de la population.
Pour le Parti Socialiste, il s'agit donc de :
- Renforcer l'aptitude des acteurs publics et privés, locaux, à créer des collaborations, des réseaux et des pratiques innovantes qui associent des approches multisectorielles (emploi, économie, environnement, social, logement, rénovation urbaine, aménagement du territoire...).
- Se donner les moyens d'inscrire le développement local dans une perspective durable, notamment en plaçant l'emploi au cur de l'économie et des solidarités locales et régionales.
Face à ce choix de société moderne, le Parti Socialiste se prononce pour l'encouragement et la stimulation d'une politique de soutien à la création d'EMPLOIS DE PROXIMITE :
- Les services de la vie quotidienne : les services à domicile, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, la garde d'enfants, les aides aux jeunes en difficulté et leur insertion.
- Les services d'environnement : lutte contre la pollution, gestion des déchets, gestion de l'eau, espaces naturels.
- L'amélioration du cadre de vie : transport, commerce, sécurité, rénovation de l'habitat, énergie, espaces publics urbains, assainissement des friches industrielles.
- Les activités artisanales, les services marchands aux entreprises et aux personnes lorsqu'elles sont le fruit de la décentralisation d'activités industrielles et de la diversification du secteur tertiaire.
- Les services des loisirs et les activités des « industries culturelles » : tourisme, sport, valorisation du patrimoine, audiovisuel, développement culturel local,...
Le Parti Socialiste entend mener cette politique d'approche des besoins de la population en axant son action sur le DÉVELOPPEMENT DES SERVICES DE PROXIMITÉ.
Pour ce faire, le Parti Socialiste entend :
- Encourager le partenariat entre les différents opérateurs locaux, publics et privés, afin de concevoir de nouveaux services qui répondent aux attentes de la population.
- Encourager l'émergence d'entreprises d'économie sociale dans ces secteurs, et notamment les entreprises d'insertion.
En outre, il estime essentiel de :
- ASSURER LA QUALITE DU SERVICE RENDU
- Professionnaliser tes acteurs en assurant une qualification adéquate des prestataires de services via des programmes de formation adaptés et un encadrement approprié au sein de l'entreprise.
- « Labéliser » les services rendus.
- SOLVABILISER LA DEMANDE
- Stimuler la demande par l'émission de titres-service.
- Assurer une diversification de la clientèle.
- INTENSIFIER L'INSERTION PROFESSIONNELLE LOCALE :
- Donner la priorité d'accès à ce type d'emplois aux personnes actuellement difficilement insérables sur le marché de l'emploi.
- Assurer un véritable statut, une identité professionnelle et un cadre d'emploi stable.
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fes-library | Oktober 1999