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3. Les caraïbes dans la coopération ACP/CEE

Au début des négociations qui ont conduit à Lomé I, les Caraïbes recherchaient un modèle d’association avec la CEE qui serait „sui generis„. Elles rejetaient les accords commerciaux spéciaux de l’époque, de type Arusha, ou le modèle de Yaoundé. Elles insistaient sur la non-réciprocité et sur la préservation des dispositions traditionnelles ainsi que sur l’absence de différence de traitement entre les pays indépendants des Caraïbes et les territoires autonomes.

Il existait des réserves quant au modèle de Yaoundé qui prévoyait la réciprocité du traitement préférentiel, ne comportait pas de mesures de protection spéciales pour les produits traditionnels importants et offrait une participation inadéquate à la gestion de l’aide. De telles dispositions étaient perçues par les pays des Caraïbes comme une perte du statut préférentiel dont ils jouissaient au titre du système de Préférence du Commonwealth ainsi que comme une menace pour l’intégration des Caraïbes.

La protection de produits d’exportation traditionnels tels que le rhum, le sucre et la banane représentait une priorité pour la région. Les dispositions arrêtées pour ces produits garantissaient à la région un accès raisonnable au marché et un revenu assuré grâce à ces exportations. Les dispositions prises à l’égard de ces produits de base dépassaient largement les considérations d’aide.

Les Caraïbes disposaient d’un revenu par habitant supérieur à celui des autres pays ACP et de ce fait, l’aide devenait un facteur moins important. Toutefois, cette situation s’est trouvée relativement modifiée lorsque les pays OECS sont devenus membres de Lomé et, d’une manière plus générale, au fur et à mesure que se dégradait la situation économique de la région.

La région manifestait un certain intérêt envers la coopération industrielle puisqu’elle reconnaissait l’importance de la diversification et qu’une certaine protection extérieure et qu’une assistance sous forme d’accords d’échanges préférentiels couplée à une aide de la BEI et de la CDI pourrait faciliter le processus d’industrialisation en réduisant le coût de son industrie naissante.

Dans le contexte des changements intervenus dans la politique globale depuis Lomé I (voir plus haut), les préoccupations de la région ont perdu de l’importance dans l’ordre du jour des négociations. Naturellement, dans un contexte de déclin des ressources réelles et d’une plus grande urgence des priorités de survie de base, cette dynamique a travaillé contre la région. Les principaux domaines où Lomé ait connu des modifications importantes depuis 1975 ont été la stabilisation des exportations, le financement sous forme de subvention et l’allocation d’aides spéciales (désertification, aide d’urgence, environnement et ajustement structurel). Les Caraïbes se sont surtout concentrées sur les instruments d’échange – règles d’origine, promotion des échanges, clause de sauvegarde, quotas PAC etc. – en raison du fait que son revenu par habitant était plus important. Aucun changement majeur ne s’est produit dans ces domaines et bien que la région ait tiré un certain bénéfice de ces modifications, ce sont les protocoles portant sur le sucre et la banane qui ont conservé la priorité.

L’impact de Lomé sur les Caraïbes est comparable aux résultats globaux décrits ci-dessus. Il y a eu une diversification marginale des exportations. Certaines exportations nouvelles sont apparues, comme l’urée, le méthanol et l’ammoniaque et plus récemment l’exportation de vêtements. Toutefois, la tendance à la concentration sur les produits de base a persisté.

Dans l’ensemble, Lomé a eu une influence positive sur les dispositions en matière de produits de base. Le sucre, le rhum et la banane ont ob-

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tenu l’accès ainsi que les prix stables et rémunérateurs souhaités. Les Protocoles portant sur le sucre et la banane en particulier ont stabilisé et parfois augmenté les revenus provenant des exportations. Les revenus du sucre ont été bien supérieurs à ceux qu’auraient permis les prix mondiaux.

De plus, les dispositions qui n’étaient pas directement destinées à la région ont néanmoins apporté des avantages certains. Les transferts STABEX portant sur la banane ont été importants pour les Iles du Vent, la Jamaïque et Belize. L’aide d’urgence apportée à la suite des ouragans s’est également avérée utile et l’aide appor-tée par le FED a représenté une contribution plus importante pour les OECS et Belize dans des domaines tels que l’agriculture, le développement rural, la santé, l’éducation et les transports.

Toutefois, tout comme la moyenne des pays ACP, les Caraïbes ont continué à voir diminuer leur part de marché CEE au profit de pays en voie de développement non-ACP. Ce phénomène n’a pas été compensé par une augmentation des apports de capitaux publics ou privés. Au contraire, l’aide accordée à la région, en particulier au titre du programme régional, a plongé en termes relatifs et l’apport en capitaux privés a également baissé.


© Friedrich Ebert Stiftung | technical support | net edition fes-library | Januar 2002

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