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Arbeitspapiere zur EU-Entwicklungspolitik

Working papers on EU-Development Policy
Documents de travail sur la politique de développement de l’UE

5

Jérôme Boulle

Survol de la coopération UE-ACP
dans l’océan Indien

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Arbeitspapiere zur EU-Entwicklungspolitik

La série „Documents de travail sur la politique de développement de l’UE" traite des questions actuelles de la politique européenne de développement. Elle doit proposer un forum pour discuter d’options politiques concernant la configuration de la politique européenne de développement et le dialogue Nord-Sud. Son objectif est de contribuer à une plus grande transparence sur la voie d’une politique européenne de développement coordonnée et cohérente, conformément au Traité de Maastricht.

ISSN …1432-9824
ISBN …3-86077-602-9

La série paraît de manière irrégulière. Elle peut être commandée gratuitement auprès de la fondation: Friedrich-Ebert-Stiftung, D-53170 Bonn/Allemagne.

Editeur:

Projektgruppe Entwicklungspolitik
Christiane Kesper

Copyright 1996 by Friedrich-Ebert-Stiftung
Godesberger Allee 149, 53175 Bonn

Layout: PAPYRUS – Schreib- und Büroservice
Printed in Germany 1996

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Jérôme Boulle
Survol de la coopération UE-ACP
dans l’océan Indien

En dépit de l’échec apparent du développement économique de certains pays de cette région (Madagascar et les Comores), Lomé s’est révélé un instrument exceptionnel pour le développement, à l’impact considérable, quoique différent, dans chacun des pays. Cet impact différencié peut s’expliquer par toute une série de facteurs allant du contexte historique aux choix économiques stratégiques propres à chaque pays. Il faut que l’UE donne une réponse appropriée au niveau régional à cet échec du développement. En effet, malgré de nombreuses contraintes de développement, telles que la diversité des degrés de développement économique et le manque d’infrastructures, l’UE a contribué, et peut encore aider, à stimuler la coopération régionale. L’existence d’institutions telles que la Commission de l’océan Indien dépend en partie du soutien de l’UE. Les nouveaux défis pour l’avenir résident dans la réorganisation du partenariat traditionnel en une alliance économique plus générale dans laquelle la régionalisation, la différenciation et la décentralisation (ouverture au secteur privé régional) seront des traits essentiels d’une coopération UE-océan Indien renouvelée. Cette reformulation de la coopération européenne devrait se fonder sur la détermination, par les pays de la région, d’une position commune sur ce qui doit être conservé dans les „acquis de Lomé".

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Remerciements

Ce document a été élaboré en vue du séminaire organisé sur le thème „L’avenir de Lomé" par la Friedrich-Ebert-Stiftung à Bruxelles les 10 et 11 juin 1996 et de la conférence intitulée „L’avenir des relations ACP-UE au-delà de Lomé IV", tenue du 12 au 14 juin 1996 à Maastricht, à l’initiative du Centre européen de gestion des politiques de développement (ECDPM).

Nous tenons à remercier l’ECDPM du soutien qu’il nous a apporté pendant la phase de préparation de ces études; la coopération régulière et constructive qu’il nous offre pour traiter de nombreuses questions relatives au développement nous est précieuse.

Nous aimerions également exprimer notre sincère reconnaissance à tous ceux qui ont contribué au processus de publication de ces études. Leur aide et leurs efforts ont permis la réussite du projet.

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Table des matières


1.

INTRODUCTION

7

2.

UNE BRÈVE PRÉSENTATION DES RELATIONS UE-ACP

8

3.

LES RELATIONS UE – PAYS DU SUD-OUEST DE L’OCÉAN INDIEN

9

4.

LE POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT DANS LA RÉGION

11

5.

LES CONTRAINTES AU DÉVELOPPEMENT

12

6.

L’IMPACT DE LA COOPÉRATION UE-ACP

13

7.

L’AIDE PROGRAMMABLE

14

8.

LA COOPÉRATION RÉGIONALE

15

9.

L’AFRIQUE AUSTRALE

16

10.

QUELQUES EXEMPLES D’INTÉRÊTS COMMUNS ENTRE L’UE ET LES ACP

18

11.

L’APRÈS LOMÉ IV

19

AU SUJET DE L’AUTEUR

20

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Abréviations

ACP

Afrique, Caraïbes et Pacifique

BEI

Banque européenne d’investissement

COI

Commission de l’océan Indien

ECU

Unité monétaire européenne

FED

Fonds européen de développement

GATT

Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce

NPF

Nations les plus favorisées

OMC

Organisation mondiale du commerce

PIR

Programme indicatif régional

SADC

Communauté de développement de l’Afrique australe

SADCC

Conférence de coordination pour le développement de l’Afrique australe

SPG

Système de préférences généralisées

STABEX

Système de stabilisation des recettes d’exportation (au titre de Lomé)

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1. Introduction

Ce travail ayant été effectué dans un laps de temps très court, il n’a pas été possible de réunir des informations détaillées sur les pays de l’Océan Indien et de l’Afrique Australe. Ainsi cette présentation ne sera pas une étude en profondeur des relations entre l’Union Européenne et la région. Elle sera davantage centrée sur les principes qui sont sous-jacents à ces relations. A souligner que l’analyse est faite non pas du point de vue du spécialiste mais de celui de l’observateur attentif et du praticien politique.

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2. Une brève présentation des relations UE-ACP

La Convention de Lomé a été décrite comme le plus vaste accord collectif de coopération entre les pays du Nord et les pays du Sud. Elle a aussi été acclamée comme un mode exemplaire de coopération qui repose sur les principes de la solidarité, du dialogue et du respect des choix politiques et économiques des parties contractantes. Cependant, en dépit de toutes ces qualités qui lui sont fort justement attribuées, la Convention de Lomé a été l’objet d’attaques venant des différents secteurs durant ses vingt ans d’existence. Mais avant de considérer la performance de la Convention, quelques faits doivent être rappelés afin de remettre les débats dans leurs justes perspectives.

D’abord, il faut se rappeler que la Convention n’est qu’un élément parmi les nombreux facteurs déterminant le développement des pays du Sud. Bien que le financement européen constitue la plus importante part de l’aide au développement et même s’il a été d’un apport considérable au processus de développement dans certains pays du Sud, il ne se chiffre qu’à 5.5 ECU par habitant. Ce rappel n’est pas pour déplorer quelque insuffisance quantitative, mais pour souligner combien la Convention ne saurait, à elle seule, assurer l’avancement d’un pays. Donc, il serait mal avisé de vouloir la remettre en question parce que certains Etats sont toujours en butte à des difficultés.

Ensuite, même si l’utilisation de divers instruments de la Convention a permis à de nombreux pays du Sud d’éviter la catastrophe économique, il faut reconnaître que l’aide au développement ne pourra jamais compenser les manques à gagner enregistrés par les pays du Sud en raison de la chute des prix des matières premières. Il est aujourd’hui établi que durant les quinze dernières années, la totalité de l’aide fournie aux ACP a représenté moins que la moitié des pertes enregistrées en raison de l’effondrement des prix des matières premières.

Enfin, des changements notables et décisifs sont intervenus dans le monde depuis la signature de la Convention à Lomé, il y a vingt ans. En 1976, les paramètres de la géopolitique et du commerce international étaient différents de ceux d’aujourd’hui. C’était alors l’époque de la décolonisation et de la guerre froide, les Etats ACP nouvellement indépendants avaient une pertinence politico-économique pour les pays européens. Or, depuis, le monde a connu des transformations significatives. Au plan politique, la fin de la guerre froide et la chute du Mur de Berlin ont considérablement modifié les rapports entre les pays européens et ceux de l’hémisphère Sud. Lors de la distribution des ressources disponibles, les voisins de l’Europe de l’Est retiennent davantage l’attention des donateurs. Au plan institutionnel, la signature du Traité de Maastrich a occasionné une révision de la politique européenne dans de nombreux secteurs, y compris l’aide au développement.

L’univers économique a lui aussi connu de grands bouleversements depuis Lomé I. L’Uruguay round terminé, l’OMC mise en place, on assiste aujourd’hui à une révision de nombreux accords commerciaux. Le chapitre de la Convention de Lomé traitant de l’aspect commercial de la Coopération UE-ACP n’échappe pas à ces considérations.

Dans ce contexte, il faut souligner l’émergence des pays de l’Asie, qui, avec des coûts de production très bas, exercent une concurrence sur les pays ACP pour une part du marché européen en ce qui concerne les produits industriels. Les choses sont d’autant plus graves pour les ACP, quand on tient compte de l’introduction du GSP, de la baisse des barèmes pour les nations les plus favorisées (MFN) et le démantèlement de l’accord multi-fibre.

C’est avec ce tableau comme toile de fond que les relations UE-ACP avec les pays de l’Océan Indien et de l’Afrique Australe seront analysées.

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3. Les relations UE – pays du Sud-Ouest de l’Océan Indien

Les relations entre l’Europe et les quatre pays du bassin de l’Océan Indien prennent racine dans l’histoire de la région. Comme les autres pays ACP, les Etats du sud-ouest de l’Océan Indien à savoir Maurice, Madagascar, les Comores et les Seychelles étaient dans le passé, des colonies des puissances européennes. Malgré leur accession à l’indépendance dans les années 60, ces pays étaient toujours soutenus, à bout de bras, par les anciennes métropoles. Par la suite est venue la mise en place des structures de coopération avec l’Europe. On se rappellera que Madagascar faisait partie de ce premier groupe d’Etats africains qui avaient fondé l’OCAM, genèse de ce qui allait devenir plus tard la Convention de Lomé. Maurice s’y joignit peu de temps après.

Ce rappel historique est pour souligner combien dans un premier temps, en dépit de l’indépendance, les Etats du sud-ouest de l’Océan Indien restaient dans un paradigme d’attachement avec les anciennes métropoles. Cela est important, car c’est justement la façon de gérer cette apparente contradiction qui a par la suite amené des niveaux de développement différents dans les pays de la région. Il y avait d’une part, le désir de s’affranchir et d’autre part, la nécessité de maintenir les relations privilégiées avec l’Europe. Et cela n’allait pas sans donner lieu à des prises de positions tranchées à l’intérieur des pays nouvellement indépendants. Dans certains cas, la conséquence a été une instabilité politique éminemment négative.

Des quatre pays du sud de l’Océan Indien, Maurice est celui qui a su gérer intelligemment son capital historique. Cette ancienne colonie britannique, s’est prévalue de la présence d’une culture française dans le pays pour s’arrimer à l’OCAM et être plus tard un des signataires de la Convention de Lomé. En même temps, prenant la mesure des potentiels que lui offre son peuplement, elle se tourne vers d’autres horizons: l’Inde, l’Asie et l’Afrique.

Les trois autres Etats voisins de Maurice n’ont pas connu un cheminement similaire. Les conditions historiques n’étaient d’ailleurs pas les mêmes.

Ce rappel des conditions historiques et de l’état d’esprit prévalant dans les années post-indépendance peut paraître hors de propos dans la discussion des relations UE-ACP. Mais à notre avis, il est utile de s’en souvenir car elles démontrent combien est importante l’identification des potentiels d’un pays et leur prise en compte par les dirigeants politiques, lors de l’élaboration d’une stratégie de développement.

Ainsi, la pertinence ou non de la Convention de Lomé dans le processus de développement d’un pays est tributaire de la façon dont elle aura été appréhendée au moment de la réflexion stratégique par les principaux acteurs des secteurs politiques et économiques. L’expérience des pays du sud ouest de l’Océan Indien constitue une illustration intéressante de la façon dont a été utilisée l’opportunité offerte par les relations EU-ACP.

Maurice a su intégrer les possibilités qu’offrent la coopération Nord-Sud avec d’autres instruments de développement afin de créer une synergie dont l’objectif était de faire du pays un partenaire commercial fiable. Les Seychelles ont choisi d’utiliser l’instrument Lomé pour améliorer le social, alors qu’à Madagascar et aux Comores, en raison de circonstances bien précises, les avantages qu’offre la Convention ont été en quelque sorte limités à une portée ponctuelle.

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En vingt ans, de Lomé I à Lomé IV, la République de Maurice a bénéficié, dans le cadre de l’aide programmable de la Coopération UE-ACP, de 100 millions d’ECUs. Mais Maurice a surtout pris avantage du Protocole Sucre, dont elle est le plus important bénéficiaire. Grâce à ce protocole, Maurice parvient à écouler la presque totalité de sa production sucrière à un prix supérieur aux cours mondiaux. D’autre part, l’accès franc de taxe et sans réciprocité des produits textiles mauriciens sur le marché européen a permis le décollage du secteur manufacturier, mis en place il y a seulement deux décennies. On ne saurait aussi occulter l’apport de l’enveloppe spéciale destinée à améliorer l’environnement et l’infrastructure, qui s’est révélée un soutien, même indirect, au tourisme, secteur porteur de devises étrangères et pourvoyeur d’emplois. La BEI, à travers les diverses dotations dont les capitaux à risques, a permis au secteur privé de mieux s’affirmer et, dans certains cas, de pénétrer des domaines porteurs jusqu’alors inexplorés.

Aux Seychelles, les ressources financières provenant de la Convention de Lomé ont surtout été canalisées vers le social. Etant donné l’aspect restreint des secteurs productifs – tourisme et pêche – les autorités seychelloises ont, fort justement, consacré les fonds disponibles à l’amélioration des conditions de vie. Ainsi sous Lomé I et II, 6 millions d’ECUs ont été attribués au secteur du logement et à la santé. Dans un deuxième temps, sous Lomé IV a aussi permis aux Seychelles de faire bénéficier à leur secteur privé des interventions de la BEI. La planification dans le temps de l’utilisation du fonds européen par les Seychelles est intéressante du point de vue de la programmation.

A Madagascar et aux Comores, les relations UE-ACP ont porté plutôt sur le rattrapage d’un certain retard. Les économies de ces deux pays ont subi, durant ces dernières décennies, les séquelles de l’instabilité politique, de la désorganisation administrative et de la chute des prix des matières premières. Cela a amené un appauvrissement de la population et à certains moments un arrêt presque complet de la machinerie économique.

Il est significatif qu’une large part des fonds de la Coopération UE-ACP utilisés dans ces deux pays l’ait été au titre du STABEX, de l’ajustement structurel et de l’aide d’urgence. Sous Lomé IV Madagascar a bénéficié de 70 millions d’ECUs pour le STABEX et 37 millions d’ECUs pour l’aide alimentaire. Quant à la République Comorienne, elle a bénéficié de 4.2 millions d’ECUs pour le STABEX et 6.6 millions d’ECUs pour l’ajustement structurel.

Cependant, dans le cadre de l’aide programmable, des fonds ont été canalisés, dans ces deux pays, vers le développement rural et vers les secteurs productifs, plus particulièrement l’agriculture avec pour objectif l’autosuffisance alimentaire. Mais ces allocations des ressources ont eu une portée positive réduite, vu l’étendue du délabrement économique.

En 1982, la mise sur pied de la Commission de l’Océan Indien, organisme régional regroupant Maurice, les Seychelles, Madagascar, les Comores et la Réunion, a permis de doter ces pays du sud-ouest de l’Océan Indien d’une structure régionale de coopération. L’Union Européenne est le principal, sinon le seul bailleur de fonds de cette organisation régionale. Les différents projets qui touchent à la gestion des ressources marines, du transport maritime et de la météorologie ont tous été financés à partir des fonds européens. Il faudra bien mesurer l’impact de cette coopération UE-ACP sur le tissu socio-économique des pays de la région, avant d’entreprendre une intégration significative.

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4. Le potentiel de développement dans la région

Avant d’effectuer cette démarche, on doit identifier le potentiel de développement dans la région. Les possibilités de développement qu’offre chaque pays, ne prennent une signification économique régionale que si elles sont considérées dans un ensemble global. Dans l’état actuel des choses, le potentiel de chacun des pays du sud-ouest de l’Océan Indien pris isolément ne peut permettre à lui seul un développement durable.

Ce n’est qu’une stratégie permettant une synergie des possibilités offertes par chacun des états qui permettra un décollage économique pouvant assurer un développement régional à long terme. D’où la nécessité d’une stratégie supranationale.

Pris ensemble, les pays du sud-ouest de l’Océan Indien présentent des possibilités dans tous les secteurs de production. Mais individuellement aucun d’eux ne réunit les conditions permettant une exploitation efficace de leurs potentialités. La richesse naturelle de Madagascar est sous-exploitée en raison de la dégradation de son infrastructure et du manque de formation de sa population. Les Comores, premier producteur de vanille et d’Ylang Ylang, souffrent du même syndrome. Il faut ajouter à cela l’exiguïté de son territoire. La République seychelloise, qui a une population formée, des infrastructures adéquates, connaît des difficultés en raison de son manque de terre arable. Quant à Maurice qui, selon certains analystes, a pu sortir du sous-développement, elle est parvenue à un seuil où ses coûts élevés de production commencent à peser lourd face à la concurrence.

Toute recherche de développement durable, pour les pays de la région, est donc tributaire de la capacité d’identifier les atouts de chaque pays et d’en faire utilisation au bénéfice de tous. En fait la complémentarité des pays de l’Océan Indien est plus qu’évidente. Il s’agit donc de pouvoir imaginer et mettre en place une politique qui servirait à mettre les grandes surfaces arables ainsi que la main-d’oeuvre à bon marché disponible à Madagascar en synergie avec, par exemple, le savoir-faire et le dynamisme du secteur privé mauricien.

La pêche, l’aquaculture, l’agro-alimentaire sont d’autres exemples des secteurs où l’utilisation combinée des potentiels disponibles peut donner des résultats positifs pour les pays de la région. L’expérience mauricienne sur le plan industriel pourrait être mis à profit dans le cadre de la coopération régionale. En produisant à Madagascar, par exemple, les industriels mauriciens peuvent bénéficier d’une baisse dans les coûts de production. Ce qui permettra à la région de retrouver un atout dans ce secteur très concurrentiel qu’est l’industrie. Par ailleurs, ce serait faire une lapalissade que de venir souligner la nécessité d’un ‘package’ touristique comprenant les pays de la région. Les avantages d’une intégration dans la conception du produit touristique sont donc très évidents.

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5. Les contraintes au développement

Cependant il faut reconnaître que de nombreuses contraintes au développement subsistent. Elles ont même constitué un obstacle à l’utilisation optimale des potentiels offerts par les pays de cette région. Un rapide examen permet d’en identifier un certain nombre qui relèvent du domaine politique, de la réalité économique et des mentalités.

L’histoire récente démontre que la période post-indépendance n’a pas été très sereine sur le plan politique dans les pays de la région. Ils ont tous à divers moments connu une période d’instabilité plus ou moins longue et nuisible suivant le pays. Même si aujourd’hui, avec la démocratisation, les choses semblent plus calmes, on n’est pas encore assuré d’une stabilité durable.

La promotion du concept de la région comme entité économique a, elle, souffert du manque d’engagement des politiques. Certes, la réunion de la Commission de l’Océan Indien se tient régulièrement, mais bien souvent les politiques sont confrontés à des problèmes internes à leur pays. Ainsi, la construction d’une région économiquement intégrée, devient secondaire dans leurs préoccupations. La coopération régionale attend toujours ce déclic politique qui lui permettra de prendre le grand départ.

Sur le plan économique, il faut tenir compte de la situation difficile dans laquelle se trouvent certains pays. Et bien souvent ceux qui sont dans une situation moins pénible ne peuvent attendre et envisagent leur propre plan de développement, en s’abstenant de tenir compte des possibilités que pourraient offrir les voisins.

Cette différence dans l’état des lieux économique est un sérieux obstacle à un développement intégrant les pays de la région. Les variations sont notées tant sur le plan des infrastructures que sur celui de la formation des hommes et du dynamisme des secteurs privés.

Par ailleurs, l’éloignement des pays de la région de leur marché traditionnel, tant pour l’exportation que pour l’importation de certains biens entrant dans la production, gêne considérablement le processus de développement. Si l’on commence maintenant à noter une amélioration dans le secteur de la télécommunication, les choses sont encore très difficiles en ce qui concerne le fret aérien et le transport maritime.

Quant au social, élément clé dans tout processus de développement, il faut bien admettre qu’il est d’un poids considérable quand on évalue les contraintes au développement. L’analphabétisme, les conditions sanitaires, la pauvreté sont des facteurs qui retardent un envol économique. Ces problèmes sociaux retiennent non seulement les ressources, mais aussi l’attention des décideurs politiques et économiques. En fait, c’est l’éternel problème du cycle infernal de la misère. Cette réalité sociale cause-t-elle le sous-développement, ou en est-elle la conséquence?

A charge pour les décideurs et agents de développement de rompre ce cycle infernal. D’où la nécessité d’une conjugaison de l’aide avec un plan de développement durable ayant des objectifs précis.

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6. L’impact de la Coopération UE-ACP

Afin de mesurer convenablement l’impact des relations UE-ACP avec les pays du Sud de l’Océan Indien, on doit d’abord savoir quels en étaient les buts recherchés. Si on adopte un point de vue régional, on concèdera que les objectifs n’étaient pas bien définis. La coopération avec les Etats, individuellement, a été plutôt positive dans le sens que les fonds disponibles ont été utilisés pour réaliser des opérations ayant bénéficié aux populations. La coopération UE-ACP, on le sait, n’est pas limitée au seul financement de l’aide programmable. Elle comprend aussi le commerce, l’investissement, l’assistance technique, ainsi qu’un soutien à la coopération régionale.

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7. L’aide programmable

L’affectation des fonds d’aide, dans les pays de la région concernée par la présente analyse, a obéi à un schéma classique durant les trois premières conventions. Les pays bénéficiaires s’attelaient à assurer le développement rural et agricole adéquat afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Cette priorité était commune à Madagascar, Maurice et les Comores, même si les Seychelles avaient choisi de mettre plus l’accent sur les secteurs sociaux.

A première vue l’impact a été positif à Maurice et aux Seychelles. Alors qu’à Madagascar et aux Comores, les résultats semblent être plutôt mitigés. Cependant, dans le cas de succès comme dans ceux ayant donné des résultats moins satisfaisants, la coopération a été sujette à d’autres facteurs, tels l’environnement macro-économique et le climat socio-politique. Maurice, on l’a déjà vu, avait su intégrer l’aide européenne comme un élément clé dans une stratégie qui recherchait la synergie à des fins de décollage économique. Aux Seychelles, le système politique en vigueur, pendant les années de Lomé I et II, a grandement facilité la mise en place d’un programme axé sur le social. Si à Madagascar et aux Comores la performance paraît moins positive, il faut tenir compte des conditions défavorables, tels les cataclysmes et l’instabilité socio-politique.

La force de la coopération par le biais du FED réside dans le fait que les fonds disponibles dans le cadre de cette ligne de financement sont des dons. Ainsi aucune charge financière n’est imposée aux pays bénéficiaires. Ceux qui parviennent à l’intégrer dans une stratégie réfléchie, en tirent des bénéfices considérables pour leur population.

Autre point fort de la coopération FED: elle place le pays bénéficiaire au centre du processus déterminant la façon dont l’aide sera utilisée. L’exercice de programmation permet de s’assurer que l’affectation des ressources de Lomé soit cohérente par rapport aux politiques de développements nationaux.

Cependant, une évaluation de l’aide fournie dans le cadre de la coopération FED permet de voir des faiblesses. Très souvent la programmation par le pays bénéficiaire est faite de telle façon que les ressources sont allouées à des projets à court terme, sans aucune influence décisive sur le processus de développement économique. On doit aussi tirer les leçons des situations où la faiblesse administrative d’un pays ne lui permet pas de jouer le rôle qui devrait être le sien dans le domaine de définition et d’évaluation des projets. Aussi, bien souvent, les objectifs nationaux et les objectifs de la coopération ne sont pas atteints avec pour conséquence l’absence de résultats tangibles.

En ce qui concerne l’aide non-programmable, les résultats ont été plus probants. Les paiements sous le stabex ont permis à Madagascar et aux Comores de compenser en partie le manque à gagner résultant de la chute des prix des matières premières.

Quant à l’investissement, la BEI a joué un rôle majeur dans l’appui au secteur privé. Ce genre d’opération est très significatif, car il permet la mise en place de structures visant à assurer un développement durable.

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8. La Coopération régionale

Le plus grand mérite de la coopération CEE-ACP, par rapport à la région Océan Indien, est qu’il a permis à la COI d’exister. Cet organisme né en 1982 et regroupant les pays de la région est totalement financé par des fonds européens. Les divers projets régionaux figurant dans le programme du PIR ont mobilisé plus de 43.5 millions d’ECUs. Ils couvrent des domaines aussi divers que l’environnement, l’artisanat, le tourisme, la météorologie, la pêche, la santé, l’agriculture, la formation, le transport maritime, la sécurité et le commerce extérieur.

Il est intéressant de noter que les projets les plus récents marquent une nette progression vers des actions véritablement régionales. Le Programme Régional Intégré pour le Développement des Échanges (PRIDE) en est un exemple, mais il y a aussi celui du transport et du tourisme.

Cependant, 14 ans après sa création, la COI n’a pu permettre un début d’intégration économique. Cela est dû à la complexité du fonctionnement de la commission et à l’absence d’une volonté politique pour une plus grande cohésion régionale.

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9. L’Afrique Australe

Avant de voir les possibles points d’intérêts communs entre l’UE et la sous-région, jetons un rapide coup d’oeil sur la situation en Afrique Australe. Pour les raisons énoncées au début du document, il ne sera pas possible de faire une étude détaillée de la coopération entre l’UE et les pays de cette partie du continent africain.

Le Botswana et la Namibie, très jeunes Nations, mis à part, les autres pays de l’Afrique Australe ont subi durant les vingt dernières années des conditions très défavorables à leur développement.

La turbulente situation politique interne dans les six autres pays de la région, ainsi que les séquelles des agressions à l’époque du régime d’apartheid en Afrique du Sud ont grandement contribué à la dégradation de l’environnement économique. Mais en dépit de ces facteurs très adverses, les pays de l’Afrique Australe ont choisi depuis plus d’une décennie la voie de la coopération régionale.

La création de la SADCC et de la ZEP respectivement en 1980 et en 1983 témoigne de cette volonté régionale. Aujourd’hui que la SADC (1992) et la Comesa (1993) ont pris la relève, l’espoir est permis de voir se réaliser au cours de la prochaine décennie une intégration économique régionale significative.

L’intégration économique régionale, on le sait, suppose un processus impliquant des économies autonomes dans des blocs plus larges. Axé sur l’intégration des marchés, le processus évolue de la simple zone préférentielle pour aboutir un jour à une union économique, stade très avancé d’intégration.

Le succès de la coopération régionale, comme celui de l’intégration, qui devient impérieux avec la mondialisation, dépend d’un certain nombre de préalables qui sont entre autres:

  • la nécessité pour les pays impliqués dans la coopération d’avoir un niveau de développement égal.

  • l’existence des potentiels pour un développement complémentaire.

  • l’existence d’une tradition d’échanges entre pays concernés.

Quant à la nécessité d’une similarité dans les systèmes économiques et le modèle politique, la question s’est résolue d’elle-même depuis la fin des idéologies et l’avènement d’une poussée démocratique à travers le monde.

L’Afrique Australe répond-elle à ces préalables? Certains spécialistes avancent que la réponse est négative. Mais même si tel est le cas, il appartient aux décideurs politiques et aux partenaires économiques, telle l’UE, d’oeuvrer pour modifier les conditions objectives afin de rendre possible l’intégration régionale, c’est la planche de salut pour des régions économiquement défavorisées comme l’Afrique Australe dans un monde qui devient de plus en plus concurrentiel.

L’Afrique Australe est composée de pays à développement inégal, mais elle compte une économie dominante si l’on y inclue l’Afrique du Sud.

Les pays de l’Afrique Australe ont pour la plupart des économies très ouvertes, donc vulnérables avec une dépendance accrue vis-à-vis des marchés étrangers. Quant au commerce entre les pays de cette région il ne dépasse pas la barre de 5% du volume total.

Les axes d’intervention d’une coopération régionale devraient donc permettre d’une part d’amener des conditions plus favorables à l’intégration et d’autre part de prendre avantage des possibilités offertes par les regroupements régionaux existants. Toute démarche doit pouvoir intégrer les possibilités offertes par l’union

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douanière, l’union monétaire, la Comesa et la SADC. Cependant dans cet exercice il s’agit aussi de savoir transformer en atouts les désavantages causés par la présence d’un partenaire dominant comme l’Afrique du Sud.

La meilleure approche serait de faire un examen lucide des propositions du traité d’Abuja (1991) et d’effectuer une évaluation réaliste de la capacité pour chaque pays de la région de jouer un rôle actif dans le processus d’intégration économique qui sera, sans aucun doute, très long. Il faudra construire à partir de la force de certaines institutions, rechercher les points d’intérêts communs et surtout adopter un rythme d’intégration gradué qui permettra à chaque pays de participer selon ses capacités. L’examen de celles-ci devant prendre en compte la balance commerciale, le flux commercial, les prix et le régime du contrôle des changes.

L’Afrique du Sud occupe une position centrale dans toute la problématique d’intégration économique en Afrique Australe. Ainsi les modalités d’une coopération avec la République Sud-Africaine dans le cadre de la convention de Lomé devraient être analysées en toute sérénité pour le bénéfice de la région.

Toute discussion sur l’intégration en Afrique Australe soulève inévitablement la question de la coopération avec des pays de la sous-région, du Sud-ouest de l’Océan Indien.

Ces derniers temps Maurice, par exemple, a pris un certain nombre d’initiatives afin d’être partie prenante des regroupements régionaux plus larges. La République Mauricienne a intégré la SADC en 1995, elle a participé à l’initiative transfrontalière (Cross Border Initiative) et récemment avec d’autres pays elle a émis l’idée d’un large regroupement régional communément appelé „Indian Ocean Rim Initiative". Selon ses concepteurs, ce regroupement impliquerait tous les pays baignés par l’Océan Indien, de l’Afrique du Sud à l’Australie en passant par l’Inde et les pays du Golfe. Initiative fort louable, mais qui ne sera pas concrétisée dans un proche avenir. Mais l’essentiel en matière de coopération n’est-il pas de commencer?

Mention est faite de cette initiative pour souligner combien la nécessité de regroupements régionaux est présente dans l’esprit des décideurs et des chercheurs. Cela devient un impératif dans un univers commercial qui, malgré la libéralisation de l’après GATT, sera longtemps encore dominé par un „tripolarisme". A savoir la constitution de blocs commerciaux autour des Etats Unis, du Japon et de l’Europe.

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10. Quelques exemples d’intérêts communs entre l’UE et les ACP

Devant ce panorama où la recherche de regroupements régionaux est constamment présente, quel rôle pour la coopération UE-ACP, après Lomé IV? Il s’agit avant tout d’identifier les points d’intérêts communs entre d’une part l’Union Européenne et d’autre part les pays ACP.

Etant donné la préséance de l’économie dans les relations entre Etats, les points communs doivent être identifiés dans le secteur commercial. L’Union Européenne a déjà montré la voie en indiquant ses préférences pour une coopération davantage orientée vers le secteur privé.

Les coûts de production de plus en plus élevés en Europe ont déjà amené un certain nombre de firmes à délocaliser leurs opérations et à s’implanter dans des pays où les facteurs de production sont moins coûteux. La délocalisation est l’une des pistes à explorer. Mais il va sans dire que si le secteur privé européen trouvait des conditions plus avantageuses ailleurs que dans les pays ACP, il ne se priverait pas d’y aller.

D’où la nécessité pour les pays ACP de tout mettre en place dès maintenant afin que soient réunies des conditions pouvant favoriser l’implantation des unités de production à capitaux européens. Ainsi, il s’agit d’accorder priorité à la formation, à l’infrastructure, aux communications qui prendront automatiquement une importance accrue dans les plans de développement des pays ACP.

Dans ce genre d’opérations les deux partis sont gagnants. Une fois l’option adoptée c’est aux spécialistes de définir les avantages à offrir afin de parvenir à la réalisation d’une telle initiative. Dans le cadre d’un tel exercice, les domaines de la fiscalité, de la libre circulation des hommes et des biens devront sûrement être revus.

Il faut aussi considérer la possibilité pour les entreprises européennes d’utiliser les pays ACP comme tremplin pour pénétrer des marchés non-ACP, jusqu’ici inaccessibles. C’est dans cette perspective que les initiatives de regroupements régionaux et même le vaste Indian Ocean Rim prennent une signification. Ce schéma ressemblerait fort à une „recolonisation" si les pays ACP n’étaient pas préparés à opérer en tant que partenaires. Mais il est bon de se rappeler que les pays ayant un secteur privé dynamique s’engagent déjà dans ce genre d’opérations.

Pour tout dire, l’esprit présidant à la recherche des points d’intérêts communs entre l’Europe et les ACP à l’avenir devrait dépasser le simple partenariat. Il faudrait plutôt parler en terme d’alliance. L’Afrique Australe et la sous-région Océan Indien offrent de très bonnes perspectives dans ce contexte, entendu que les conditions prévalant dans certains pays ACP soient améliorées.

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11. L’après Lomé IV

Lors de l’examen à mi-parcours, la Commission Européenne a déjà indiqué l’option qu’elle favorise. On comprend que l’UE soit à la recherche d’une autre forme de partenariat plus efficace, pour l’après an 2000. La régionalisation est un élément clé de cette nouvelle approche. D’où l’appui de plus en plus soutenu à des projets de nature régionale. Ne serait-il pas plus avisé pour les pays ACP de se préparer déjà à cette éventualité, tout en se battant pour maintenir les acquis de la Convention? Autant prendre les devants et commencer à résoudre les problèmes internes aux régions et à asseoir les bases de regroupements régionaux efficaces.

A voir les stratégies proposées, il est presque évident qu’à la fin de la présente convention, on s’acheminera vers des accords autonomes avec l’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique. Les plus pessimistes pensent qu’il est possible que des accords soient négociés avec des sous-régions spécifiques, à l’intérieur de ces blocs. Si cela devait s’avérer vrai, les conséquences seraient très graves pour les ACP qui jusqu’ici, en dépit parfois de désaccords internes, ont toujours su négocier comme une seule entité.

L’autre pilier de la future coopération UE-ACP sera évidemment le recours à la coopération décentralisée et l’implication du secteur privé dans les opérations. Cette démarche a été plus d’une fois soulignée ces dernières années par les interlocuteurs européens. Certains pays ACP ont déjà fait les ajustements nécessaires dans leur politique afin d’être en harmonie avec le futur mode de coopération. Il est clair qu’à l’avenir l’Union Européenne privilégiera une situation de partenariat avec moins d’intervention de l’Etat et une plus grande participation du secteur privé. Cela obéit, dit-on, aux exigences de l’efficience et de la productivité.

La possible arrivée des pays non-signataires de la convention de Lomé dans la coopération, la fin des préférences tarifaires, et l’introduction du principe de réciprocité dans les relations commerciales UE-ACP, bouleverseront les données actuelles de la coopération. Cela nécessitera une réflexion nouvelle pour s’assurer que les acquis historiques ne soient pas remis en question.

Au vu des prises de positions lors de la révision à mi-parcours, l’avenir de la coopération UE-ACP après l’an 2000 ne paraît guère brillant. Des possibles réformes peuvent être formulées. Mais le tout doit être sujet à un dialogue politique. Les entretiens ACP-UE et même ceux entre Etats ACP au plus haut niveau politique ont été trop parcellisés jusqu’à maintenant.

A ce jour, les ACP constituent un groupe solidaire quand il s’agit de défendre les intérêts de ses membres. Cependant, on sent qu’il manque à ce bloc cette identité politique indispensable à tout regroupement d’Etats. Dans ce contexte, La Déclaration de Maurice en novembre I995, lors de la signature du 2ème protocole financier de Lomé IV, pour un sommet des chefs d’Etat ACP est une démarche qui mérite d’être soutenue, car elle permet d’entrevoir une possible cohésion politique de la part des pays du Sud.

Il faut se souvenir que la signature de la 1ère convention de Lomé était avant tout un acte politique. Une fois le dialogue politique établi, les spécialistes pourront, eux, proposer les réformes nécessaires dans le cadre défini afin d’atteindre les objectifs fixés par la coopération. Il est urgent que les préliminaires pour un dialogue politique commencent aussitôt car les pays ACP doivent harmoniser leurs positions. Autrement, l’échéance des négociations pour l’après Lomé IV arrivera sans que les pays du Sud se soient mis dans les meilleures dispositions pour défendre les acquis et jeter les bases d’une coopération future pouvant leur assurer un développement durable.

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Au sujet de l’auteur

Edouard Jerome Boulle est actuellement Directeur de JM Logistik une firme spécialisée dans les relations publiques et l’organisation de conférences. De 1976 à 1995 il a été membre de l’Assemblée Nationale mauricienne. Il a été Vice-Président de l’Assemblée de 1990 à 1994. En 1994 et 1995 il a été Président de la commission d’enquête sur la toxicomanie et le trafic de drogue et Président du comité d’organisation pour l’aménagement de la zone touristique du sud-ouest de l’Ile Maurice. En 1986,1987 et 1992 il a été le Maire de Port-Louis. Mr Boulle a été actif au sein de la commission mixte ACP-CE, en particulier à travers son groupe de travail sur les pêcheries et la mission sur les droits de l’homme d’une délégation de la commission au Soudan, en Erythrée et en Ethiopie. De 1993 à 1996 il a été éditeur du journal "Le Militant".


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