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    Version français:

    Gerrishon K. Ikiara:
    Les relations Union européenne-ACP: la situation de l'Afrique orientale







[page-number of print-ed.(French part): 1= Title page]

Arbeitspapiere zur EU-Entwicklungspolitik

Working papers on EU-Development Policy

Documents de travail sur la politique du développement de l’UE

4

Gerrishon K. Ikiara

Les relations Union européenne-ACP:
la situation de l’Afrique orientale

Original: Anglais

Traduction: Patrick Priem

[page-number of print-ed.(French part): 2]

Arbeitspapiere zur EU-Entwicklungspolitik

La série „Documents de travail sur la politique du développement de l’UE" traite des questions actuelles de la politique européenne du développement. Elle doit proposer un forum pour discuter d’options politiques concernant la configuration de la politique européenne du développement et le dialogue Nord-Sud. Son objectif est de contribuer à une plus grande transparence sur la voie d’une politique européenne du développement coordonnée et cohérente, conformément au Traité de Maastricht.

ISSN …1432-9824
ISBN …3-86077-596-0

La série paraît de manière irrégulière. Elle peut être commandée gratuitement auprès de la fondation: Friedrich-Ebert-Stiftung, D-53170 Bonn/Allemagne.

Editeur:

Projektgruppe Entwicklungspolitik
Christiane Kesper


Copyright 1996 by Friedrich-Ebert-Stiftung
Godesberger Allee 149, 53175 Bonn

Layout: PAPYRUS – Schreib- und Büroservice
Printed in Germany 1996

[page-number of print-ed.(French part): 3]

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Gerrishon K. Ikiara
Les relations Union européenne-ACP: la situation de l’Afrique orientale

Un rapide examen du passé des relations UE-Afrique de l’Est montre que l’Europe a eu un impact important sur ces économies, en étant leur principal partenaire commercial ainsi que leur principale source d’investissement. Les dispositions commerciales ont contribué à développer les exportations de certains pays. Mais, en raison de nombreuses contraintes de développement telles que le rythme lent des réformes, le manque de sécurité des investissements, ainsi que les potentiels et les structures économiques très différents de ces pays, peu d’entre eux ont été capables de tirer profit de ce traitement préférentiel. L’évolution de l’impact de la coopération européenne présente des résultats contrastés: elle n’est apparemment pas parvenue à exercer une influence importante sur le développement du secteur commercial, mais elle a considérablement accéléré le processus des réformes politiques et économiques. Une coopération renouvelée devrait être basée sur des intérêts communs et une certaine forme de coopération devrait être maintenue et accrue dans des domaines clés tels que le développement des infrastructures dans le contexte régional, mais aussi l’appui aux réformes visant à améliorer le climat d’investissement et à augmenter les investissements étrangers. Si certains systèmes doivent être conservés (Stabex, Sysmin), d’autres bénéfices pourraient être tirés d’un soutien accru de l’UE au processus de libéralisation de ces économies.

[page-number of print-ed.(French part): 4]

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Remerciements

Ce document a été élaboré en vue du séminaire organisé sur le thème „L’avenir de Lomé" par la Friedrich-Ebert-Stiftung à Bruxelles les 10 et 11 juin 1996 et de la conférence intitulée „L’avenir des relations ACP-UE au-delà de Lomé IV", tenue du 12 au 14 juin 1996 à Maastricht, à l’initiative du Centre européen de gestion des politiques de développement (ECDPM).

Nous tenons à remercier l’ECDPM du soutien qu’il nous a apporté pendant la phase de préparation de ces études; la coopération régulière et constructive qu’il nous offre pour traiter de nombreuses questions relatives au développement nous est précieuse.

Nous aimerions également exprimer notre sincère reconnaissance à tous ceux qui ont contribué au processus de publication de ces études. Leur aide et leurs effort ont permis la réussite du projet.

[page-number of print-ed.(French part): 5]

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Table des matières

1.

INTRODUCTION

7


1.1

Aperçu des relations entre l’Afrique orientale et l’Union européenne

7

2.

POTENTIEL ET CONTRAINTES DU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE ORIENTALE

10


2.1

Potentiel de la région

10


2.2

Modèles commerciaux

11


2.3

Contraintes du développement socio-économique en Afrique orientale

13

3.

IMPACT DES RELATIONS UE-AFRIQUE ORIENTALE

16


3.1

Impact de l’Accès préférentiel au marché

16


3.2

Systèmes STABEX et SYSMIN

19


3.3

Autres impacts des relations UE-Afrique

20

4.

INTÉRÊTS COMMUNS ENTRE L’EUROPE ET L’AFRIQUE ORIENTALE.

21

5.

PROPOSITIONS DE RÉFORMES DANS LES RELATIONS UE-AFRIQUE ORIENTALE

23

BIBLIOGRAPHIE

25

AU SUJET DE L’AUTEUR

26

[page-number of print-ed.(French part): 6]

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Abréviations

ACP

Afrique, Caraïbes et Pacifique

CEA

Commission économique des Nations unies pour l’Afrique

EC

Communauté européenne

ECU

Unité monétaire européenne

EU

Union européenne

IDE

Investissement direct étranger

IGADD

Autorité intergouvernementale sur la sécheresse et le développement

MFA

Accord multifibres

OMC

Organisation mondiale du commerce

PAC

Politique agricole commune

PNB

Produit national brut

SPG

Système de préférences généralisées

STABEX

Système de stabilisation des recettes d’exportation (au titre de Lomé)

SYSMIN

Système de stabilisation des recettes d’exportations des produits miniers (au titre de Lomé)

[page-number of print-ed.(French part): 7]

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1. Introduction

Ce document a pour objectif général d’étudier les questions susceptibles d’avoir un impact sur les relations futures entre les pays d’Afrique orientale et l’Union européenne. Il évalue l’impact de la coopération passée, le potentiel et les contraintes du développement dans cette région d’Afrique et examine par ailleurs les options éventuelles en ce qui concerne les accords actuels. Il se divise en cinq sections.

La section I propose un aperçu des liens historiques entre l’Afrique orientale et l’Europe occidentale, tandis que la section II traite du potentiel et des contraintes du développement en Afrique orientale. La section III analyse l’impact de la coopération passée de l’UE avec la région et la section IV se penche sur les intérêts communs entre l’Europe et la région. La section V, enfin, présente certaines propositions de réformes pour la coopération future avec l’UE.

1.1 Aperçu des relations entre l’Afrique orientale et l’Union européenne

Les premiers contacts réguliers entre l’Afrique orientale et l’Europe occidentale remontent au XVe siècle, lorsqu’un marin portugais du nom de Vasco Da Gama débarqua sur la côte est-africaine de l’océan Indien. C’est à cette époque que s’instaurèrent les contacts commerciaux et autres entre la région et l’Europe occidentale, contacts qui se sont rapidement développés par la suite. Les relations connurent un tournant dramatique à la fin des années 1880, lorsque la Conférence de Berlin divisa l’Afrique orientale en deux sphères d’influence, l’une anglaise, l’autre allemande, deux régions qui deviendraient des colonies par la suite. L’Ouganda et le Kenya devinrent des colonies anglaises, tandis que le Tanganyika devint une colonie allemande. Après la première guerre mondiale, l’ensemble de l’Afrique orientale passa sous le régime colonial britannique. Pendant cette période, les autres pays d’Afrique orientale vinrent à subir l’influence européenne: le Soudan l’influence britannique, la Somalie l’influence italienne et britannique, et le Rwanda et le Burundi l’influence belge. Seule l’Ethiopie résista à l’établissement d’un régime colonial total après sa guerre avec l’Italie.

Cette montée de la colonisation fut à l’origine d’une série de changements importants dans le processus de développement économique, politique et socio-culturel de la région. La domination coloniale, qui a duré moins de 100 ans, jusqu’à l’indépendance des pays de la région au début des années 60, a laissé une forte empreinte européenne encore bien perceptible de nos jours.

Un regard sur les flux d’investissement, les aides et les autres aspects actuels des relations économiques nous renseigne sur la force de l’influence exercée par l’Europe occidentale en Afrique orientale. Les modèles commerciaux en vigueur dans les pays de la région témoignent de la part importante que l’Europe occidentale continue à détenir dans les exportations et les importations de pays tels que le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. En ce qui concerne le Kenya, par exemple, 60% de ses exportations allaient à l’Europe occidentale au moment de son indépendance en 1963 (le Royaume-Uni seul s’adjugeant 25% des exportations totales). En ce qui concerne les importations, 53% de celles du Kenya provenaient d’Europe occidentale (31% du Royaume-Uni) en 1963. Ce modèle de commerce s’est appliqué dans une mesure plus ou moins importante aux autres pays de la région (tableau 1). Si les modèles commerciaux se sont diversifiés depuis lors, la domination de l’Europe occidentale, en revanche, demeure.

Outre le commerce, l’Europe occidentale fournit également le plus important volume d’investisse-

[page-number of print-ed.(French part): 8]

ments dans la région, bien que des pays comme le Japon et les Etats-Unis n’aient cessé de gagner en importance au cours des années 80 et 90.

L’impact de l’Europe occidentale sur l’Afrique orientale ainsi que sur d’autres régions du continent a toujours donné lieu à de vives controverses et à des interprétations radicales. D’un côté, il y a ceux qui considèrent la venue de l’Europe occidentale en Afrique comme le début de la modernisation du continent, mais il y a également une autre école, dont font partie des penseurs comme Walter Rodney, qui ont attribué le sous-développement du continent à la domination et à l’exploitation par l’Europe occidentale (Walter Rodney, 1972).

Tableau 1:
Part de l’Europe et l’Union européenne dans les exportations totales de l’Afrique orientale.

Pays

Année

Exportations
totales (Mio USD)

Part de l’Europe (%)

Part de l’UE (%)

Part de l’Afrique (%)

BURUNDI

1975

31.6

46.2

41.4

3.3


1980

75.6

43.9

37.8

2.0


1985

110.0

69.6

58.1

19.2


1994

78.0

76.8

70.4

8.8

ETHIOPIE

1975

215.2

26.3

22.8

19.3


1980

424.4

36.5

31.3

13.4


1985

337.5

50.3

48.5

6.0


1994

294.2

40.3

38.9

12.7

KENYA

1975

456.0

42.8

35.8

16.4


1980

1313.4

40.3

35.4

24.8


1985

956.9

48.3

43.8

24.5


1994

1121.1

48.6

44.5

21.4

RWANDA

1975

42.0

29.0

29.0

13.1


1980

103.0

38.2

32.5

5.3


1985

141.0

41.3

40.3

38.7


1994

99.3

75.7

75.4

2.3

SOMALIE

1975

88.6

8.3

8.0

3.2


1980

132.6

16.0

15.1

1.1


1985

91.0

24.6

24.2

0.2


1994

81.0

60.2

58.9

1.0

SOUDAN

1975

424

50.2

40.7

8.6


1980

584.2

40.3

31.8

2.6


1985

367.0

45.0

33.7

3.4


1994

554

26.1

24.3

1.1

OUGANDA

1975

263

44.4

37.8

9.4


1980

387

48.9

38.3

14.1


1985

436

52.7

51.8

10.6


1994

152.1

76.5

75.9

7.1

Source: FMI: Direction des statistiques commerciales.

[page-number of print-ed.(French part): 9]

Pour ce qui est des deux dernières décennies, les pays d’Afrique orientale, comme d’autres pays de la région Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), ont engagé des relations avec l’Europe occidentale, principalement dans le contexte de la Convention de Lomé, qui fut signée pour la première fois par la CEE et les Etats membres des ACP en février 1975. L’accord mettait l’accent sur la coopération au développement commercial, financier et industriel entre la CEE et les Etats membres des ACP. Les deuxième et troisième Conventions de Lomé furent conclues et signées respectivement en 1979 et en 1985. Ces conventions antérieures avaient comme particularité de permettre à certains produits des pays membres des ACP de bénéficier d’un traitement préférentiel sur les marchés européens. Ce traitement préférentiel prenait essentiellement la forme d’une exemption de droit de douane et d’une suppression des barrières quantitatives à l’importation sur une large gamme de produits manufacturés en provenance des pays ACP. En outre, certaines matières premières et certaines exportations agricoles des ACP qui entraient dans le champ de la Politique agricole commune (PAC) de la CEE bénéficièrent d’un traitement spécial sur les marchés communautaires, par rapport à des produits similaires provenant de pays non-ACP. Parmi les produits bénéficiant des accords de Lomé figuraient la viande de bœuf et de veau, le poisson, les produits laitiers, les céréales, les fruits, le tabac, les biscuits et les chocolats ainsi que les fleurs coupées. C’est ainsi que les exportations de fleurs coupées du Kenya ont augmenté considérablement depuis ce temps-là.

La convention prévoyait également que les pays ACP bénéficieraient d’une assistance technique de la part des pays de la CEE dans des domaines tels que la promotion du commerce, l’étude des marchés et le développement des systèmes d’information destinés à faciliter le commerce.

[page-number of print-ed.(French part): 10]

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2. Potentiel et contraintes du développement en Afrique orientale


2.1 Potentiel de la région

La région d’Afrique orientale se compose grosso modo de dix pays présentant des structures et des potentiels économiques fort différents. Au total, ils couvrent une superficie de plus de 6 millions de km2 et comptaient une population d’environ 180 millions d’habitants à la mi-1994 (tableau 2). Cette région comprend certains des pays les plus vastes du continent, comme le Soudan, d’une superficie de 2.506.000 km2, et la Tanzanie. La région possède également certains pays de très petite taille tels que Djibouti, le Burundi et le Rwanda, chacun d’une superficie inférieure à 30.000 km2. En termes de population, l’Ethiopie est le pays le plus important avec plus de 53 millions d’habitants, suivie par la Tanzanie, le Kenya et le Soudan.

Tableau 2:
Certains indicateurs économiques sélectionnés d’Afrique orientale, 1991-1994.

Pays

Population totale
Mio hab. (1994)

Superficie totale
Milliers de km2

PIB total
Mia USD
Moy. annuelle 1991-1994

PIB par hab.
1991-1994
USD
(moyenne)

Taux de croissance du PIB (%)
(1991-1994)

Part des produits de base dans les exportations totales

Burundi

6.2

28

1.4

22.6

–3.9

42.4

Erythrée

3.4

N/D

0.4

118

N/A

N/A

Ethiopie

53.4

1,222

7.9

148

2.9

19.7

Kenya

27.3

580

8.3

304

1.0

23.3

Rwanda

7.8

26

1.8

230.8

-4.7

11.5

Tanzanie

28.9

945

10.2

354.0

3.6

N/A

Somalie

9.1

638

0.8

87.9

3.8

8.1

Djibouti

0.6

N/A

0.3

500

–1.1

N/A

Soudan

27.4

2,506

9.4

343.1

5.4

56.3

Ouganda

20.6

236

3.5

170

5.0

9.1

Total

184.7

6,181

44.0

238.2



Source: BAD: Rapport sur le développement de l’Afrique, 1995.

La production annuelle de la région pour la période 1991-1994 s’établissait en moyenne à 44 milliards d’USD, la Tanzanie, l’Ethiopie, le Kenya et le Soudan s’adjugeant environ 81% du total. Les pays d’Afrique orientale ont enregistré dans l’ensemble un faible taux de croissance de leur PIB (1,3%) durant cette période. En effet, presqu’un tiers des pays ont connu des taux de croissance négatifs. Les seuls pays à enregistrer des taux de croissance substantiels furent le Soudan (5,4%) et l’Ouganda (5,0%) durant la période 1991-1994.

Avec une population proche des 200 millions d’habitants, croissant à un rythme de plus de 2% par an, la région d’Afrique orientale possède un énorme potentiel en tant que marché. Toutefois,

[page-number of print-ed.(French part): 11]

le modeste niveau du PIB par habitant dans presque tous les pays réduit sérieusement le pouvoir d’achat réel des habitants de la région. Dès lors, le potentiel de marché de la région d’Afrique orientale en ce qui concerne les biens issus de la région, de l’Union européenne et d’autres parties du monde ne peut être exploité que si une stratégie efficace est mise en place pour accroître la productivité de la main-d’œuvre et d’autres facteurs de production dans la région, en accroissant ainsi le PIB par habitant, et, partant, le pouvoir d’achat de la population.

Le PIB par habitant de la région pendant la période 1991-1994 était d’environ 240 USD, le PIB par habitant le plus élevé étant celui de Djibouti (500 USD), suivi par celui de la Tanzanie (354 USD) et du Kenya (304 USD).

2.2 Modèles commerciaux

Le tableau 3 donne un profil du commerce de la région par pays pour différentes périodes de 1991 à 1994. Les principaux produits d’exportation de la région sont des produits primaires qui représentent plus de 50% des exportations totales de chaque pays. La structure du commerce est toujours lourdement dominée par les produits primaires qui souffrent d’une faible élasticité de la demande. La région a donc été essentiellement une source de matières premières. Un examen plus approfondi révèle que les principales destinations d’exportation et sources d’importation sont étroitement liées à l’histoire des divers pays. Le Kenya et l’Ouganda, anciennes colonies britanniques, ont le Royaume-Uni comme principal partenaire commercial. Le même principe s’applique au Burundi et au Rwanda, ainsi qu’à la Somalie, qui entretiennent d’importants échanges commerciaux respectivement avec la Belgique et avec l’Italie. La France reste également le principal partenaire commercial des anciennes colonies françaises.

Les principales exportations agricoles de la région sont les produits tropicaux. Les recettes de l’exportation de ces produits – le café et le thé – sont essentielles étant donné que certains Etats de la région dépendent d’un ou de quelques produits tropicaux qui assurent la majorité de leurs recettes d’exportation. Les fleurs coupées sont un exemple d’un produit tropical non traditionnel, dont la production a été une réussite dans la région ces dernières années, le Kenya en étant le principal exportateur. Les bananes sont un produit d’exportation important pour la Somalie. Avec l’intégration du marché de l’UE, le nouveau régime applicable aux bananes peut dans une certaine mesure réduire la compétitivité des bananes de la région sur le marché de l’UE. Par le passé, ces produits avaient conquis des marchés en Italie et en France, alors qu’à présent ils doivent entrer en concurrence avec les fruits moins cher d’Equateur, de Colombie et d’Amérique centrale.

Le sucre est un important produit de base agricole pour certains pays de la région. Les producteurs de sucre de la région comprennent la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya, toutefois nettement moins importants que la Maurice et le Swaziland, qui s’adjugent plus de 60% des exportations de produits de base d’Afrique. La Tanzanie a un quota de 10.000 tonnes, tandis que le Kenya et l’Ouganda bénéficient de quotas insignifiants de 5.000 tonnes chacun sur le marché de l’UE. La région pourrait bénéficier d’un quota plus large. Cette perspective est toutefois entravée par des pressions émanant des cultivateurs de betteraves sucrières européens qui font état d’un excédent de sucre au sein de l’UE pour étayer leurs arguments.

Le bœuf et le veau sont également des produits présentant un potentiel considérable pour l’Afrique orientale, où le pastoralisme reste une activité économique majeure. Selon Lomé IV, le plus important quota de la région en ce qui concerne le bœuf et le veau est de 142 tonnes pour le Kenya, ce qui est infime par rapport aux 18.916 tonnes du Botswana et aux 9.100 tonnes du Zimbabwe. Le Kenya n’a toutefois pas exploité réellement son quota en raison des problèmes récents qu’a connus la principale société semi-publique de transformation de la viande, la Kenya Meat Commission (KMC), et de sécheresses répétées. Les articles 3 et 4 du protocole sur le bœuf et le veau expriment une volonté d’envisager un transfert de quotas entre années et entre Etats ACP lorsque des problèmes d’approvisionnement (séche-

[page-number of print-ed.(French part): 12]

resse, etc…) conduisent à une non-utilisation des quotas. L’attribution de nouveaux quotas pour le boeuf à la région est improbable bien qu’elle pourrait aider l’Ethiopie qui vient d’inclure le bœuf dans sa liste des produits susceptibles d’être exportés vers l’UE.

Tableau 3:
Modèles commerciaux en Afrique orientale:

Pays

Année

Principales exportations de produits de base 1994/1995

Valeur

% du total

Principales destinations des exportations

Principales importations de produits de base

Valeur en Mio USD

% de valeur

Principales sources d’importation




SBI







Burundi

1993

Thé

74.3

27.9

Belgique-
Luxembourg

Biens de production

94.8

14.2

Belgique-
Luxembourg

Café

8.3

2.5

Japon

Equipement

85.8

10.7

Iran

Cuirs


9.9

Pays-Bas

Biens de consommation

66.1

9.8

France

Coton


26.9

Allemagne



8.8

Allemagne




Bir M







Ethiopie

1992

Café

405

15.3

Allemagne

Machines


20.6

Etats-Unis

Cuirs et peaux

133

14.6

Japon

Véhicules


16.2

URSS

Légumineuses

37

13.9

Yémen

Pétrole brut


8.9

Italie

Sucre

32

6.4

Djibouti

Produits chimiques


8.9

Allemagne

Animaux vivants

19



Denrées alimentaires et animaux vivants







KPd.M







Kenya

1994

Thé

844

13.0

Ouganda

Pétrole brut pour l’industrie et le secteur électrique


13.2

Royaume-
Uni

Café

653

11.9

Royaume-
Uni

Acier et fer


11.2

E.A.U.

Produits horticoles

415

10.9

Tanzanie

Résine et plastiques


8.6

Japon

Produits pétroliers

253

8.0

Allemagne

Produits pharma-
ceutiques


6.6

Etats-Unis

Carbonates de sodium

49



Engrais



Allemagne

Pyrêtre

78



Papier et dérivés du papier



Italie

Cuirs et peaux

14






France

Produits de poisson non apprêtés







Pays-Bas




USD






COMESA

Rwanda

1993

Café

120.8

22.1

Pays-Bas

Carburants, produits chimiques et divers

105 .8

20.2

Kenya

Thé

11.7



Biens d’équipement

28.1

16.0

Royaume-
Uni





Biens de consommation

15.8

10.5

Italie


6.8





10.0

Allemagne

Ouganda

1994

Café

120.8



Ciment



Pays-Bas

Thé

68.0



Véhicules



Kenya

Coton brut

117.7



Machines industrielles et agricoles



Allemagne





Pièces de rechange



Espagne








France








Italie




USD






Royaume-
Uni

Somalie

1991

Carburants

1.5

29.3

Arabie saoudite

Produits manufacturés

204 .2

20.2

Italie

Produits primaires autres que carburants

22.8

12.0

Italie

Produits primaires autres que carburants

68.4

9.9

Arabie Saoudite

Produits manufacturés

5.7

47.4

Autres pays arabes

Carburants

51.8

1.6

France







20.7

Autres pays africains

Source: EIU Various Issues, IMF Directory of Trade Statistics Year book.

[page-number of print-ed.(French part): 13]

La transformation du poisson est un des plus beaux exemples de réussite à la fois dans la région et dans d’autres pays ACP. Le poisson surgelé, à l’exclusion des filets, constitue 12,4% des exportations totales (principalement en provenance du Kenya, du Sénégal et de la Namibie). Les règles d’origine sont toutefois considérées comme un obstacle à l’expansion des exportations de poisson vers le marché de l’UE. Pour répondre aux règles d’origine, le poisson doit être pris par des bateaux enregistrés dans l’UE ou dans les Etats ACP et détenus à 50% au moins par des ressortissants de ces pays. D’autres restrictions sont imposées sur les nationalités des membres d’équipage. A ces critères de base viennent s’ajouter des règles spécifiques à chaque produit. La transformation des produits du poisson en vue de leur accès préférentiel au marché de l’UE est confronté à une double barrière due à l’application des critères de règles d’origine à la fois pour les intrants primaires et pour les produits transformés. Ces règles constituent probablement le handicap le plus important pour le commerce des produits du poisson.

Pour que les fabricants bénéficient d’une exemption de barrières douanières, de prélèvements, de droits ou de barrières similaires, les exportations des ACP doivent „avoir leur origine" dans les ACP. Les produits doivent être obtenus en totalité ou transformés dans une mesure suffisante dans un Etat ACP. Les règles d’origine exigent normalement „une transformation substantielle", c-à-d. un changement de position dans la nomenclature à quatre chiffres du système harmonisé. Mais ceci n’est pas toujours suffisant. Ainsi, le simple montage de pièces et d’articles afin de constituer un article complet ne permettra pas à celui-ci de bénéficier d’un traitement préférentiel en vertu des règles d’origine actuellement en vigueur. Ces règles d’origine sont bien trop strictes pour la région compte tenu du fait que l’industrialisation y est dans sa phase naissante. Le Kenya et l’Ethiopie ont respectivement pris à leur charge 18% et 11% des exportations ACP de cuir, de peaux et de cuirs tannés en 1994.

Les pays ACP ont été exclus de l’Arrangement Multifibres (AMFF), qui a imposé des restrictions aux exportations de textiles et de vêtements des pays en développement vers l’UE et d’autres pays industrialisés depuis 1974. Les exportations de textiles et de vêtements des ACP vers l’UE ne sont pas soumis à des restrictions quantitatives officielles, ce qui leur a procuré un avantage concurrentiel par rapport à d’autres pays en développement qui doivent généralement faire face à des restrictions élevées sur leurs exportations en matière de tarifs douaniers et de contingents. Toutefois, pour bénéficier d’un accès en franchise de droits, les exportateurs des ACP doivent respecter des règles d’origine strictes.

La fabrication de textiles et de vêtements doit généralement commencer au stade du fil. Il s’y applique un critère de valeur ajoutée spécifiant la part maximale de matières non originaires, généralement 45%, auquels viennent s’ajouter d’autres conditions concernant la part de certaines matières non originaires.

Plus d’un tiers des exportations ACP de textiles et de vêtements sont constitués de matières premières, qui sont exclues de l’AMF. Il s’agit pour la plupart de coton brut auquel aucune valeur n’a été ajoutée par l’exportateur par teinture ou toute autre forme de traitement et qui bénéficie de toute manière d’un accès en franchise de droits à l’UE. La Tanzanie et le Soudan figurent parmi les producteurs de la région. Le plus grand producteur de la région est le Soudan qui dépend des textiles pour une part relativement importante de ses recettes d’exportation. Nous pouvons dès lors conclure qu’à ce stade, seuls quelques pays ont exploité le traitement préférentiel pour les exportations de textiles et de vêtements vers l’UE.

2.3 Contraintes du développement socio-économique en Afrique orientale

Il existe un certain nombre de contraintes, notamment climatiques, économiques, politiques, institutionnelles et socioculturelles, qui ont compliqué l’exploitation du potentiel présent dans la région.

Une des principales contraintes qui affecte les pays de la région est la pression démographique

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excessive. La population, qui accuse un taux de croissance annuelle d’environ 3%, double tous les 20 ans dans la plupart des pays de la région. Cette situation a fait peser une pression excessive sur les ressources de ces économies fragiles, avec des effets négatifs sur leur capacité à épargner et à investir, à offrir des infrastructures adéquates pour les services essentiels tels que l’éducation, la santé, le logement, l’eau et l’hygiène, les transports, et à fournir des emplois. En outre, la pression croissante qui pèse sur les ressources de la terre dans certains de ces pays a conduit à une érosion des sols, à une disparition progressive des forêts et à une raréfaction des captages d’eau, autant de phénomènes qui constituent une menace importante pour l’environnement. La détérioration permanente de la qualité des conditions d’environnement va probablement aggraver le niveau de pauvreté et le faible niveau général de bien-être des peuples qui vivent dans bon nombre de ces pays. Le danger vis-à-vis de l’environnement en Afrique orientale est particulièrement grave eu égard à la fragilité de l’écosystème, notamment en raison de la haute fréquence des sécheresses.

Le déclin de l’attrait de la région pour les investisseurs étrangers au cours des deux dernières décennies a également entravé toute stimulation de la croissance économique. Ce problème a été dans une certaine mesure attribué à l’application de politiques macro-économiques médiocres au cours des deux premières décennies, à une instabilité ou une incertitude politiques, à des niveaux élevés de corruption et à des erreurs de gestion des ressources économiques, mais aussi à des infrastructures inadéquates et inefficaces, qui ont conduit à la création d’un environnement peu propice aux investisseurs nationaux et étrangers.

Les réformes politiques et économiques en cours dans la région depuis le début des années 80 auraient dû éliminer ou, à tout le moins, réduire certaines de ces contraintes. Toutefois, le processus de réforme a été plutôt lent dans de nombreux pays et les avantages promis ne se sont pas matérialisés de manière significative. L’absence d’une percée décisive dans la compétitivité à l’exportation pour bon nombre des pays de la région et de leurs produits a ralenti le rythme de la transformation économique, et les pays sont donc restés lourdement tributaires des exportations de produits de base, ce qui traduit l’échec général à diversifier de manière substantielle leurs activités économiques.

Dette extérieure

La crise de la dette qui a commencé en 1981 a persisté sans que la région montre le moindre signe de redressement. Le niveau élevé de l’endettement extérieur est devenu un obstacle majeur aux efforts de développement de la région. Le tableau ci-dessous donne une image peu engageante de la situation, puisque tous les pays de la région font partie des pays à faible revenu gravement endettés. Ces pays ont enregistré de surcroît une détérioration rapide de leur capacité de service de la dette (tableau 4).

Le surendettement et la forte dépendance par rapport aux aides resteront longtemps encore une charge très lourde à supporter pour la région. Toutefois, ils engendrent également un certain nombre de problèmes insurmontables:

  • Cette situation multiplie les dilemmes auxquels est systématiquement confrontée la communauté internationale étant donné que les institutions donatrices s’exposent davantage au risque d’accumulation des arriérés.

  • L’endettement est incompatible avec l’ajustement structurel en cours. Il est probable qu’il aura des effets négatifs sur la capacité des pays à attirer des investissements étrangers et à retenir les capitaux nationaux ainsi que sur l’efficacité de la gestion publique.

Le service de la dette extérieure continue à représenter une lourde charge, les coefficients de service de la dette s’établissant en moyenne à 60% (ATD/XGS) dans la région (tableau 5).

Le paiement d’intérêts, comme le montre le rapport INT/XGS, gonfle exagérément une partie du PIB de ces pays. Les plus touchés d’entre eux sont la Somalie, le Soudan et la Tanzanie.

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Tableau 4:
Situation de la dette extérieure par pays

Pays

Obligations contractuelles réelles (Mio USD)

Service de la dette comme% des exportations de 1993

Dette total
en tant que
% du PNB
1993

1993

1994

1995

1996

1993

1994/96

Burundi

31

43

42

44

35

49

112

Ethiopie

63

376

359

374

12

71

113

Kenya

533

700

665

619

23

28

128

Rwanda

6

30

31

32

5

27

61

Somalie

0

116

118

82

Soudan

17

298

392

382

3

80

181

Tanzanie

144

494

584

543

23

88

215

Ouganda

287

162

139

131

115

58

74

Source: Banque mondiale: tableaux de la dette mondiale, 1994/1995.

Tableau 5:
Taux d’endettement par pays 1992-1994.

Pays

Montant
millions USD

EDT/XGS

PV/XGS

EDT/PNB

PV/PNB

SDT/XGS

INT/XGS

Burundi

1150

891

388

111

48

40

12

Ethiopie

8852

603

383

77

49

38

10

Rwanda

907

1142

533

93

44

47

11

Somalie

2405

4711

3745

321

254

150

63

Soudan

10513

3384

3057

188

109

87

63

Tanzanie

5647

1005

719

317

228

79

30

Ouganda

2761

1285

733

99

56

89

24

Source: Banque mondiale (Système de notification de la dette).

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3. Impact des relations UE-Afrique orientale

Lomé a été une des organisations que les Etats africains ont continué à prendre très au sérieux, puisque pratiquement tous ont participé aux quatre dernières conventions.

La quatrième Convention (Lomé IV) a été signée en 1989, succédant aux accords précédents signés à Lomé en 1975, 1979 et 1984. Lomé IV a maintenu les objectifs de développement à long terme des conventions précédentes, mais l’accent s’est déplacé sur la réforme des politiques économiques dans les Etats membres afin de s’aligner sur l’importance générale accordée par les organes de financement multilatéraux à la conditionnalité.

Pour évaluer l’impact de la convention Lomé IV, il est important de prendre en considération les quatre éléments principaux de la composante commerciale de la convention. Il s’agit de l’accès préférentiel au marché de l’UE pour les exportateurs des ACP sans aucune réciprocité, du mécanisme de stabilisation des recettes de l’exportation de produits de base au moyen du système STABEX, du soutien des activités destinées à renforcer les performances du secteur commercial par la coopération en matière de développement commercial, qui était censé favoriser la diversification de l’économie sur le plan horizontal et vertical par le développement et le renforcement d’activités telles que la transformation, le marketing, la distribution et le transport, et finalement de l’intensification des échanges en matière de services.

Bien que chacun des domaines ci-dessus ait été négocié par les pays ACP, les avantages qu’ils en retirent n’apparaissent pas toujours de manière évidente. En ce qui concerne cette question, Adededji constate que: „La mesure dans laquelle ces avantages ont été améliorés est difficile à évaluer étant donné que le secteur commercial de l’Afrique continue à afficher des performances médiocres en dépit du traitement préférentiel des ses produits à la fois aux termes de la Convention et du SGP". (Adededji, 1992: 3).

3.1 Impact de l’Accès préférentiel au marché

Une analyse du commerce entre l’Afrique et l’Union européenne montre que les arrangements préférentiels de Lomé n’ont peut-être pas eu l’effet d’accoître de manière durable la part de l’Afrique et d’autres pays membres des ACP dans les importations de l’UE.

Si l’on examine les statistiques sur les importations et les exportations de l’Afrique sur la période allant des années 70 aux années 90, la convention ne semble pas avoir eu d’impact durable sur le renforcement du commerce entre l’Afrique et l’Union européenne. La part des exportations africaines vers l’UE a décliné d’environ 50%, passant de 6% en 1976 à 3,3% en 1992. En termes de valeur, cependant, les exportations africaines vers l’UE sont passées de 9,4 milliards d’ECU en 1976 à 24,2 milliards d’ECU en 1985 avant de retomber à 16 milliards d’ECU en 1992. Une tendance semblable a pu être observée dans le cas d’autres groupes ACP (tableau 7). En termes de groupes spécifiques de produits de base destinés à l’exportation, la part des exportations africaines de denrées alimentaires, de matières premières agricoles, et de minerais et de métaux a enregistré un recul substantiel entre 1970 et 1990 (tableau 6).

Décriant la chute de la part de l’Afrique dans les importations de l’UE de 6,3% en 1980 à 3,3% seulement en 1992, Adededji, l’ancien secrétaire général de la CEA observe: „Les perspectives ne semblent pas brillantes étant donné que l’Afrique perd du terrain sur le plan de sa compétitivité générale sur le plan de la production et du commerce par rapport à d’autres pays du tiers-

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monde, notamment des pays d’Asie orientale et du Pacifique" (Adededji, A, 1992: 3). Entre 1973 et 1992, six pays d’Asie orientale qui n’avaient aucun accord préférentiel avec l’Union européenne ont porté leur part d’exportations vers les marchés de l’Union de 1,5% à 3,6%.

Tableau 6:
Part des exportations africaines dans l’UE par groupe de produits de base (%).


1970

1980

1990

Toutes les denrées alimentaires

25.4

13.1

13.6

Agricultural Raw Materials

7.0

4.1

4.3

Minerais et métaux

20.0

7.8

5.9

Carburants

43.1

69.1

60.3

Produits manufacturés

4.1

5.0

15.2

Source: Guide du commerce international et statistiques de développement de la CNUCED, 1992, (citée dans Adededji, 1996).

Tableau 7:
Tendances dans les importations de l’UE en provenance des Etats membres des ACP
et part dans les importations totales de l’UE (valeur en milliards d’ECU)


1976

1980

1985

1990

1992


Valeur

Part (%)

Valeur

Part (%)

Valeur

Part (%)

Valeur

Part (%)

Valeur

Part (%)

Africain

9.4

6.0

17.0

6.3

24.2

6.0

20.1

4.4

16.0

3.3

Des Caraïbes

0.8

0.5

1.6

0.6

1.6

0.4

1.4

0.3

1.5

0.3

Du Pacifique

0.2

0.1

0.4

0.1

0.7

0.2

0.4

0.1

0.4

0.1

Total

10.4

6.6

19.0

7.0

26.5

6.6

21.9

4.8

17.9

3.7

Source: Données Eurostat, citées dans Adededji; 1976.


Il est donc clair que le succès sur le marché de l’Union ne dépend pas de l’existence d’accords préférentiels mais davantage de la compétitivité des produits.

Une analyse des prestations de l’Afrique à la fois sur le plan commercial et sur celui du développement, les deux principaux domaines de coopération entre l’UE et les ACP aux termes de la convention de Lomé, indique que la Convention a plus ou moins échoué dans ses principaux objectifs: „En dépit de leur confiance et d’un engagement profond dans cette coopération, la Convention n’est pas parvenue à exercer un impact suffisant sur le développement du secteur commercial de l’Afrique, comme en attestent la diminution des parts commerciales et l’absence de diversification." (Adededji, A., 1992: 3).

Un des principaux objectifs de la coopération commerciale dans la Convention de Lomé était de promouvoir le commerce entre les ACP et les Etats membres de l’UE en offrant un traitement préférentiel à certains produits des ACP importés sur le marché de l’UE et en améliorant l’accès au marché. Autrement dit, à l’exception de certains produits relevant de la Politique agricole commune de l’UE, de nombreux articles d’importation en provenance des pays africains étaient autorisés à entrer sur le marché de l’UE sans devoir acquitter de droits de douane. Selon la convention, il n’était pas nécessaire non plus

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pour ce groupe de pays ACP d’offrir les mêmes préférences en retour aux pays de l’UE.

Selon Lomé IV, les produits des ACP qui peuvent être exportés en franchise de droits vers le marché de l’UE comprennent des boissons telles que le cacao et le thé, des épices, des bois tropicaux bruts, du poisson frais, des produits de jute, des cordages en fils de sisal, du cuivre, des phosphates de cuivre et des produits pétrochimiques. Cette liste est importante dans la mesure où les articles qui y figurent couvrent plus de 60% des exportations de l’Afrique.

Certains critiques ont allégué que le sacrifice consenti par l’UE sur ces conditions de franchise de droits est minime parce que tout d’abord, il s’agit de produits qui ne concurrencent pour ainsi dire pas les produits de l’UE et ensuite, parce que les mêmes préférences sont accordées à des pays africains sur d’autres grands marchés internationaux comme l’Amérique du Nord et le Japon dans le cadre du système généralisé de préférences (SGP) en faveur des pays les moins développés.

Il existe d’autres produits susceptibles de bénéficier de tarifs préférentiels dans le cadre de Lomé, en plus des taux du SGP. Il s’agit notamment des huiles végétales, du café, du poisson et de la viande, du riz, des fruits tropicaux, des jus de fruits et des produits issus de graines oléagineuses. Une large proportion de produits de base de cette seconde catégorie est extrêmement importante pour un grand nombre de pays d’Afrique orientale. Le café est un produit d’exportation essentiel pour le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Ethiopie, le Rwanda et le Burundi, par exemple, tandis que bon nombre de pays de la région affichent un potentiel important pour certains autres produits de base comme les huiles végétales, les produits issus des graines oléagineuses, le poisson et les produits transformés à base de poisson, les fruits tropicaux et les jus de fruits.

La troisième catégorie d’articles commerciaux se compose des produits relevant de la Politique agricole commune. Ces produits sont lourdement protégés par le biais de subventions. Parmi les produits qui entrent dans cette catégorie figurent les bananes, le sucre, le bœuf et le veau, ainsi que le rhum. Les Etats membres des ACP n’obtiennent l’accès au marché pour ces produits que par des protocoles spéciaux qui stipulent clairement les conditions dans lesquelles ces produits peuvent être exportés vers les marchés de l’UE. Les conditions qui sont généralement imposées pour cet accès comprennent les restrictions contingentaires, les garanties sur les prix, les calendriers, etc.

Bien que les motivations sous-tendant ces conditions soient claires pour les membres de l’UE, il existe certaines situations dans lesquelles ces conditions spéciales ont été utilisées pour empêcher certains pays africains d’exporter davantage de certains articles dont le potentiel sur le marché de l’UE est élevé.

C’est dans ce contexte que certains ont fait valoir que quelques-uns des pays africains pouvaient bénéficier davantage de la libéralisation générale du commerce agricole avec l’UE dans le contexte de l’OMC que des préférences existantes sur certains articles. Dans le cadre d’une aussi large libéralisation de l’agriculture européenne, les pays africains qui sont capables d’augmenter leur productivité et leur compétitivité pourraient accroître leur part sur les marchés de l’UE pour certains de leurs produits. L’extension récente des exportations kenyiennes de produits horticoles vers l’UE démontre que cela est possible et que cela apporterait une contribution importante à la lutte en faveur de la diversification des économies africaines.

L’impact de la disposition d’accès en franchise de droits a été érodé par l’existence de diverses mesures non tarifaires à l’intérieur du marché de l’UE, parmi lesquelles des barrières quantitatives imposées à certains produits agricoles susceptibles de bénéficier d’une entrée en franchise de droits, comme le bœuf et le veau, les fruits, les légumes et le riz. En Afrique orientale, le Kenya a réuni les conditions pour pouvoir exporter de la viande vers le marché de l’UE à des conditions préférentielles, mais moyennant un quota annuel. Il existe d’autres barrières non tarifaires qui ont eu un effet négatif sur l’accès au marché de l’UE, comme les prélèvements et autres droits appliqués à la discrétion des fonctionnai-

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res de la douane et parfois la nécessité d’imposer un taxe équivalente sur le produit à l’exportation. Les taxes sur les ventes sur le marché intérieur levées sur la vente de certains produits des ACP ont également tendu à réduire la concurrence de l’UE sur le marché.

Il existe toutefois quelques pays qui ont réussi à tirer avantage des dispositions d’accès au marché de l’actuelle convention de Lomé et qui ont considérablement diversifié leurs exportations vers l’Europe. L’une des réussites les plus brillantes en la matière est celle de la Maurice, qui s’est convertie d’une économie dépendant exclusivement du sucre en une des économies les plus dynamiques d’Afrique. Les textiles sont progressivement devenus un produit de base d’exportation important de la Maurice vers le marché de l’UE, contribuant ainsi à élargir la base économique du pays. Le Kenya est également parvenu à développer son secteur horticole, qui s’est ainsi converti en une des principales sources d’exportation du pays au cours de la dernière décennie. Le pays a su exploiter les conditions d’accès au marché des produits ACP dans l’Union européenne.

Tableau 8:
IED entrant dans certains pays de la région 1981-1985, 1986-1990.


Valeur en millions d’USD

Country

1981-85

1986-90

1991-94

Burundi

3.30

1.20

0.70

Ethiopie

1.00

0.40

4.30

Kenya

15.90

39.00

8.90

Rwanda

15.90

15.90

3.90

Somalie

–4.9

–2.3

–4.8

Ouganda

–0.40

–0.60

2.50

Source: Guide du commerce international et statistiques de développement de la CNUCED.


Mais l’analyse des quatre conventions de Lomé indique que les produits qui entrent en concurrence avec des produits des régions tempérées n’ont pas toujours eu cette chance. Au fil du temps, ils ont dû faire face à divers types de barrières tarifaires et non tarifaires, notamment les quotas, les prélèvements, les calendriers de commercialisation et les prix de référence qui obligent les exportateurs de fruits et de légumes frais sur les marchés de l’UE à ne pas fixer de prix en dessous d’un prix de référence donné.

3.2 Systèmes STABEX et SYSMIN

Les transferts effectués dans les conditions du système STABEX ont pour but d’aider les Etats ACP à stabiliser leurs recettes d’exportation et de faciliter une croissance et un développement économiques et sociaux durables. Bien qu’elle ait été considérée comme une des principales dispositions des conventions de Lomé, elle présente quelques limitations majeures, notamment:

  1. la complexité des mécanismes et des procédures de transferts de fonds

  2. les retards importants dans les transferts dus aux contre-vérifications des statistiques et à la longueur des discussions destinées à déterminer si les raisons des manques à gagner/déficits sont imputables au demandeur ACP.

  3. l’inadéquation des fonds alloués au système STABEX. La convention ne permet qu’une avance de 25% au maximum sur la tranche de l’année suivante.

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  4. une tendance à décourager la transformation des produits de base à l’exportation étant donné que les produits agricoles qui subissent un traitement important ne bénéficient pas d’un soutien dans le cadre de STABEX.

  5. l’exigence selon laquelle l’utilisation des transferts STABEX doit être conforme aux objectifs de l’UE, qui ne sont pas nécessairement en harmonie avec les besoins du pays ACP. Cette règle exige que le demandeur explique clairement l’usage qu’il compte faire des fonds.

Pour de nombreux Etats membres des ACP, la compensation qu’ils obtiennent des systèmes STABEX et SYSMIN est infime par rapport aux pertes encourues suite aux fluctuations des prix de leurs principaux produits de base d’exportation. Il a été souligné, par exemple, qu’alors que les pays ACP perdaient environ 100 milliards d’USD dans les années 80 en raison de la chute des prix à l’exportation, ils ne recevaient que 50 milliards d’USD d’aide au total, toutes sources confondues, durant la même période (Courier No. 155:4).

3.3 Autres impacts des relations UE-Afrique

Les relations entre l’UE et l’Afrique ont notamment eu pour effet d’accélérer le rythme des réformes politiques et économiques dans plusieurs pays du continent africain. Depuis la signature de Lomé II en 1979, les questions relatives aux droits de l’homme ont pris une importance croissante dans les relations entre les deux groupes. Dans Lomé IV, c’est la question de l’ajustement structurel qui a reçu la plus grande attention. La convention comprenait également des dispositions sur la démocratie, les principes de bonne conduite des affaires publiques et les droits de l’homme. Bien que certains pays d’Afrique orientale aient été plutôt mécontents de ces dispositions, la principale préoccupation des membres de l’UE a permis d’accélérer le rythme de la démocratisation et des réformes économiques dans ces pays. Même si les autorités en place ont quelquefois protesté contre ce qu’elles considèrent comme une ingérence dans leur souveraineté, les éléments favorables au changement à l’intérieur de ces pays ont apporté un soutien non négligeable à cette initiative.

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4. Intérêts communs entre l’Europe et l’Afrique orientale

Si les membres de l’Union européenne et les dirigeants d’Afrique orientale reconnaissent que le système de commerce mondial est affecté par des changements profonds, en particulier depuis la conclusion de l’accord de l’Uruguay Round et la poursuite de l’intégration de l’UE, deux faits qui vont modifier radicalement l’avenir des relations UE-ACP, il est clair que les deux camps souhaitent ardemment maintenir une certaine forme de relations, moyennant certaines modifications.

Les dirigeants de l’UE et leurs homologues africains aimeraient par exemple le maintien d’une certaine forme de coopération entre les deux régions. Cela est dû en partie aux liens historiques et actuels existant entre l’Europe et l’Afrique en termes de commerce, d’investissements, etc. Tout d’abord, comme nous l’avons indiqué précédemment, les économies de l’Afrique orientale sont étroitement liées à l’Europe occidentale par le biais du commerce, des investissements, de l’aide internationale au développement. Il faudra un temps assez long avant qu’un changement en profondeur puisse s’opérer dans ce domaine.

Il faut également reconnaître que si la part de l’Afrique orientale dans le commerce européen total est minime, ce commerce revêt une grande importance pour les deux régions. Pour l’Afrique, l’Europe reste de loin le principal partenaire à l’exportation et la principale source d’importation.

Dans le cas de l’Union européenne, la valeur des exportations africaines est faible, mais la région est une source importante de produits tropicaux comme le café, le thé, etc. et de certains minerais essentiels sur le marché européen. Mais ce qui importe avant tout pour l’Europe, c’est le fait que l’Afrique orientale, avec sa population de près de 200 millions d’habitants est un marché important pour les produits manufacturés de l’UE. Le potentiel futur de la région en tant que marché pour les produits de l’UE pourrait être encore plus important si elle sort de sa crise économique actuelle. D’autre part, la proximité des deux régions fera qu’elles continueront à entretenir des liens économiques forts.

Deuxièmement, du fait des rapports historiques et coloniaux établis de longue date entre les deux régions, certains Etats membres de l’Union européenne éprouvent un certain sentiment de responsabilité vis-à-vis de l’Afrique et sont désireux d’aider celle-ci à sortir de sa crise actuelle. En même temps, il existe un sentiment parmi la population d’Afrique orientale que l’Europe a contribué à faire de la région ce qu’elle est aujourd’hui et qu’elle doit dès lors participer à son redressement. Au cours d’un séminaire tenu à Nairobi le 21 mai 1996 sur les relations entre l’Union européenne et l’Afrique, un certain nombre de participants africains ont exprimé leur crainte de voir l’Europe abandonner l’Afrique au moment où cette dernière avait le plus besoin de son aide.

Les discussions du séminaire ont montré que si à la fois les participants africains et européens réalisaient que l’ère du traitement préférentiel dans le cadre de la convention de Lomé touchait à sa fin ou était sur le point de subir des changements profonds, il existait une forme de consensus sur le fait que de nouvelles formes de collaboration pouvaient être élaborées entre les deux régions. Une attention considérable a donc été consacrée à la nécessité de prendre des mesures destinées à accroître les investissements européens directs dans la région. Dans ce cadre, l’intérêt est allé en particulier aux investissements d’infrastructure, notamment les projets qui permettront une accélération de l’intégration

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des pays de la région qui ont formé un certain nombre d’organes d’intégration régionale comme le COMESA, la Communauté de l’Afrique orientale et l’IGADD. Les transports et la communication entre les Etats membres de ces organisations ont été sérieusement entravés par la déficience des infrastructures telles que les routes, les voies ferrées, les lignes maritimes, etc. qui à son tour limitait les mouvements des personnes et des biens d’un pays à l’autre.

Il existe également un intérêt commun évident entre les deux régions pour renforcer l’intégration économique et, par la suite, politique, dans le région. Les membres de l’UE et les dirigeants africains considèrent que l’intégration économique dans la région est cruciale pour le processus de développement de l’Afrique orientale. Il semblerait que la région pourrait offrir de meilleures perspectives d’investissement, en particulier pour les projets régionaux, si les économies étaient intégrées.

Les réformes économiques constituent également un centre d’intérêt commun entre l’UE et les dirigeants d’Afrique orientale. Après une réticence initiale à adhérer pleinement aux réformes économiques introduites dans le cadre du programme d’ajustement structurel conduit par la Banque mondiale et le FMI, le soutien aux réformes est à présent plus grand. Les dirigeants africains et l’Union européenne semblent être d’accord sur l’impact positif des réformes dans de nombreux domaines, et notamment dans l’amélioration de l’environnement au bénéfice des investissements étrangers.

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5. Propositions de réformes dans les relations UE-Afrique orientale

Considérant que l’UE et l’Afrique sont convaincues qu’une certaine forme de coopération doit subsister entre elles, il est important de réfléchir aux moyens de mettre cette coopération en place.

Afin de permettre à l’Afrique orientale et à d’autres pays africains de bénéficier davantage des efforts de coopération présents et futurs, il est nécessaire d’éliminer les barrières tarifaires et non tarifaires contre les exportations africaines. Les exportations africaines vers l’UE représentent une part insignifiante de l’ensemble des échanges commerciaux de l’UE. En même temps, s’ils entraînent une réduction à peine perceptible du bien-être de la population de l’UE, un tel geste peut revêtir une très grande signification pour les populations concernées.

En dépit de ses lacunes, le système STABEX a permis à certains pays de prendre les mesures d’ajustement suite aux pertes encourues par les fluctuations des exportations de leurs principaux produits de base. En Afrique orientale, les pays producteurs de café ont bénéficié de ce système. Comme bon nombre d’Etats membres des ACP continuent à penser que le système est important, il sera nécessaire de se pencher sur ses faiblesses afin de lui permettre de jouer son rôle plus efficacement.

Il est apparu clairement entre-temps que dans le contexte de la libéralisation croissante du commerce mondial, l’avenir de l’Afrique ne se situe pas tant dans les systèmes de traitement préférentiel comme la convention de Lomé, mais plutôt dans des mesures délibérées visant à accroître la compétitivité des pays africains. L’UE et les Etats membres des ACP pourraient coopérer à court et à moyen terme afin de formuler une stratégie pour parvenir à cette fin.

Il importe également de s’attaquer au poids de la dette avant que l’Afrique orientale puisse se concentrer davantage sur des mesures de redressement économique. L’Union européenne pourrait jouer un rôle crucial dans la recherche de moyens et de solutions pour alléger le fardeau de la dette de l’Afrique afin de créer un environnement plus propice au développement.

Les responsables politiques se rendent compte également qu’à terme, l’augmentation des investissements privés en provenance de l’Union européenne dans la région sera plus importante que les aides ou les traitements préférentiels. Le Secrétaire général de la Coopération d’Afrique orientale récemment réactualisée a déclaré dans un séminaire récent sur l’Union européenne et ses relations avec l’Afrique orientale à Nairobi que les investissements dans la région ont diminué au cours des deux dernières décennies (Daily Nation, 22 mai 1996). Il a toutefois été reconnu qu’une partie du problème provenait du fait que les investisseurs européens n’étaient pas satisfaits du climat d’investissement en raison des contraintes liées aux questions politiques, administratives, juridiques et infrastructurelles. La libéralisation des économies actuellement en cours dans la région devrait conduire à la mise en place de politiques macro-économiques plus efficaces et créer un environnement plus approprié pour les investisseurs étrangers.

Les responsables d’Afrique orientale souhaiteraient notamment voir de nouveaux investissements dans les secteurs des transports et des communications ainsi que dans des projets d’infrastructure, qui restent les principales contraintes pour l’expansion du commerce régional.

Ils reconnaissent également que les pays d’Afrique orientale pourraient en fait gagner davantage d’une libéralisation totale des marchés eu-

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ropéens, en particulier pour les produits pour lesquels ces pays sont compétitifs. L’extension des exportations Kenyanes de fleurs coupées sur le marché européen en est un exemple. Les exportations de fleurs coupées du Kenya vers les marchés européens se montaient à 13.000 tonnes en 1994, ce qui faisait du Kenya le principal exportateur africain de fleurs coupées vers le marché européen. Selon les estimations, ce produit de base rapporte au pays entre 30 et 40 millions de dollars par an ces dernières années (Kenya Airways, journal, The Traveller, 1996). Ceci indique clairement que ces pays pourront retirer des avantages substantiels d’une vaste libéralisation de l’accès d’un grand nombre de produits tropicaux au marché européen. Si ceci se produit, les pays concernés pourraient ne plus devoir dépendre des traitements préférentiels.

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Au sujet de l’auteur

Gerrishon K. Ikiara est actuellement Maître de Conférences à l’Institut de Diplomatie et d’Etudes Internationales et dans le Département d’Economie de l’Université de Nairobi au Kenya. Ses domaines d’enseignement et de recherche ont comporté l’économie de l’industrie et du travail, l’économie du développement, les finances publiques et l’économie internationale. Il est co-éditeur de plusieurs livres, en particulier "Industrialisation in Kenya: In Search of a Strategy". Il a aussi fait publier plus de quarante articles dans des journaux et livres sur le Kenya et les économies africaines. Mr. Ikiara a coordonné et/ou participé à divers projets de recherche concernant les entreprises privées en Afrique. Citons comme exemples: l’investissement de la Banque Mondiale dans un programme régional de développement d’entreprises (1993-1995), l’investissement de l’UNCTAD dans un programme africain coordonné d’assistance aux services (CAPAS) entre 1992 et 1996.


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