Conclusion

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Conclusion

Combat de femmes : devoir de mémoire, devoir de visibilté et de vigilance

Quand on analyse la trajectoire politique des femmes, on se rend compte qu’elle n’a pas été toujours et a été très peu réfléchie et envisagée avec des objectifs définis par les acteurs politiques, y compris par les concernées elles-mêmes. Nous entendons par là que les hommes dont les préoccupations politiques ne tenaient pas compte de la promotion des femmes, n’ont pas réfléchi à la meilleure manière de les intégrer dans le champ politique, non en tant que ressource politique «instrumentalisée» à dessein, mais en tant qu’actrices véritables du jeu politique.

Les femmes ont elles-mêmes, pendant longtemps, pensé que leur rôle dans l’univers politique devait être circonscrit dans les limites définies par les hommes.

Il s’agit aujourd’hui pour les femmes d’écrire leur propre histoire politique et de documenter les cas nombreux de leurs aînées, dont le militantisme exemplaire, souvent émaillé de positions d’avant-garde, a marqué l’histoire. Elles ont bien des fois contribué à forger des destins politiques, en aidant à leur révélation, sans toutefois être elles-mêmes porteuses de projets politiques. Elles ont élu les grandes figures politiques de notre pays, mais force est de constater qu’elles ont toujours été confinées à ce rôle d’électrices. Il n’est pas certain qu’elles furent même porteuses d’un projet politique. C’est à la faveur de l’évolution politique internationale puis nationale vers une société plus démocratique qu’un projet politique, qui inclut la femme, prend naissance avec des formes de mieux en mieux définies. Aussi, il s’agit, pour les femmes, de profiter de ce contexte favorable, où il est «politiquement correct» de prendre en charge la question du genre, et de veiller à inscrire leurs actions dans la durée. Il y a à cet égard un réel devoir de vigilance pour engranger chaque pas gagné dans la quête d'une société qui per-

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met à la femme de déployer toute sa capacité citoyenne.

Devoir de mémoire, devoir de visibilité et devoir de vigilance : le COSEF peut et doit, dans sa lettre de mission, assurer ces ambitions qui sont plus que légitimes, urgentes et nécessaires. L’élaboration d’un programme d’action, pour traduire réellement les préoccupations des femmes, est nécessaire.
La tentation est souvent grande de sacrifier les acquis politiques des femmes lorsqu’un régime change d’orientation politique ou économique.
A notre sens, la donnée relative à l’exercice de réflexion et de recherches dans différents domaines spécifiques aux femmes nous paraît incontournable pour construire notre mémoire, pour mieux comprendre et vivre notre présent.
Nous ouvrirons ainsi la voie vers une démarche prospective pour mieux préparer notre avenir dans une société à inventer faite de femmes et d’hommes libres et égaux, liés par un contrat de confiance et de respect mutuel.

Katy Cissé, Aminata Diaw et Aminata Faye.