Detlef Siegfried,

"Nouvelles Bâtisses à la renverse" (Einstürzende Neubauten). Communautés de colocation, centres pour la jeunesse et préférences privées de "cadres" communistes

Les activités culturelles et politiques liées aux subcultures de la jeunesse majoritairement à gauche des années soixante dix se traduisirent par l'élaboration de nouveaux styles de vie et de nouvelles formes autonomes de participation aux débats contemporains. Ce phénomène se déroula, en très grande partie, en dehors des structures d'encadrement de l'État, des formes privées d'habitat et de la participation politique. Il est étudié en détail à partir de l'exemple des "Communes", des communautés de colocation qui apparurent depuis 1967 et des centres autonomes pour la jeunesse qui, dans les années soixante dix, donnèrent un nouveau cadre aux activités de loisirs des jeunes. On peut observer, surtout entre 1968 et environ 1973, des expériences très avancées qui visaient des changements radicaux. Après cette période, ce furent surtout des formes panachées, s'intégrant bien dans le cadre quotidien, qui émergèrent. Dans le dernier tiers des années soixante dix, la pluplart des mouvements radicaux encore existants étaient arrivés à leur fin. Les acteurs de ces subcultures formulèrent, d'une façon accentuée, des besoins qui avaient une signification particulière dans le cadre du processus débutant de changement de valeurs au sein de l'ensemble de la société mais étaient aussi en contradiction avec lui. Tandis que la concentration sur la vie au foyer et sur ses activités propres telles que l'éducation des enfants, l'émancipation vis-à-vis d'une structure familiale étroite et l'aspiration à une autonomie individuelle allèrent de pair avec le changement des valeurs et des structures sociales, tout en le stimulant, les tentatives de réglementation de l'épanouissement individuel en faveur de principes collectifs échouèrent. Ceci est particulièrement visible au sein des partis communistes qui se formèrent après 1968 et visaient à discipliner leurs membres anti-autoritaires. La contribution montre aussi que les projets de réorganisation autonome des structures sociales à une grande échelle ne purent être que partiellement réalisés parce qu'ils n'étaient pas soutenus de la même manière par tous les individus.