Gaby Straßburger

Étude de cas sur le développement de colonies d’immigration turque en Allemagne et en France. Incidence de la société d’accueil sur les réseaux des immigrés

La formation de deux colonies d’immigration turque en Allemagne (Bamberg) et en France (Colmar) a pu être reconstruite à partir d’une étude de terrain menée en 1994/95. Cette étude comparée dans deux pays différents permet de montrer que la structure des réseaux d’immigration est considérablement dépendante de l’application différente de traités de recrutement relativement semblables. Tandis qu’en Allemagne l’immigration fut centrée autour d’individus, l’immigration turque en France suivit presque exclusivement le principe des migrations en chaîne. L’immigration turque à Bamberg concerne essentiellement des ouvriers dont l’immigration fut encouragée par les entrepreneurs allemands ; cette immigration fut donc possible pour des personnes qui n’avaient aucun contact en Allemagne auparavant. À Colmar, l’immigration s’explique au contraire par l’existence de contacts transnationaux, la plupart du temps par des réseaux familiaux qui lient les nouveaux immigrés aux premiers immigrés vivant déjà en France. Cette forme d’immigration a conduit à la création de groupes d’immigrés caractérisés par une forte homogénéité régionale et par des réseaux familiaux denses tandis que la colonie turque à Bamberg est très hétérogène et ne comprend que peu de groupes familiaux.