Anne von Oswald
Volkswagen, Wolfsburg et les ouvriers italiens « invités » (Gastarbeiter) 1962-1975. Le renforcement réciproque du provisoire

L’étude analyse d’une part les décisions prises par l’entreprise Volkswagen et la ville de Wolfsburg à l’égard du recrutement et de l’emploi d’ouvriers italiens ; d’autre part, elle s’attache aux comportements migratoires de ces immigrés ainsi qu’à leur intégration dans la ville. Comment réagirent la direction et le comité d’entreprise de Volkswagen face au déficit permanent de main-d’œuvre et à la fluctuation importante des effectifs italiens à l’intérieur de l’entreprise ? Pourquoi maintinrent-ils l’interdiction de travail pour les Italiennes jusqu’à la fin des années soixante-dix ? Pour quelles raisons la grande majorité de ces ouvriers italiens quittèrent-ils très rapidement la ville ? Comment se développa leur socialisation dans la ville ? Les dossiers personnels des ouvriers italiens, ceux de la direction du personnel, du comité d’entreprise et de la direction donnent un aperçu pertinent des processus et des mécanismes de migration ainsi que des décisions prises par l’entreprise à l’égard des ouvriers italiens. Cette étude montre que les représentations de l’entreprise, de la ville de Wolfsburg et des ouvriers italiens sur leur embauche transitoire en Allemagne renforcèrent le caractère provisoire de leur situation, ce qui en fit un phénomène durable. L’auteur cherche alors à savoir s’il s’agit à Wolfsburg d’un cas unique dans l’histoire du recrutement d’ouvriers italiens ou d’un cas plutôt classique dans le cadre du développement des migrations en Allemagne.