Angelika Eder
« Displaced Persons »/« Étrangers apatrides », une main-duvre pour lAllemagne de lOuest
La contribution esquisse lhistoire des « Displaced persons » (personnes déplacées) en Allemagne de lOuest qui ne purent être rapatriées. Celle-ci est abordée sous langle de leurs perspectives demploi, de leurs opportunités et de leurs devoirs, de 1945 jusquau recrutement de travailleurs originaires de lEurope du sud-est. Après que le rapatriement avait été la stratégie prioritaire des Alliés jusquà 1947, les perspectives demploi pour les personnes déplacées finirent par se limiter à des activités temporaires au service des puissances doccupation et dans ladministration des camps pour personnes déplacées. Mais parallèlement, le recrutement de jeunes personnes déplacées, dans le cadre de programmes temporaires, avait déjà commencé en Grande-Bretagne et dans dautres pays. Avec la transformation de lorganisation humanitaire UNRRA en IRO et le changement de stratégie des Alliés qui, après avoir favorisé le rapatriement, encouragèrent alors, à partir de 1947, le « resettlement » (intégration), lassistance aux personnes déplacées se trouva limitée. En même temps débuta limmigration outre-Atlantique de jeunes célibataires, ce qui entraîna un changement durable de la composition de la population des personnes déplacées. Dans la zone doccupation britannique, le devoir au travail pour les personnes déplacées fut introduit en 1947. Avec la période transitoire accompagnant la transmission des compétences pour les personnes déplacées à ladministration de la République fédérale en 1950/51, ces personnes obtinrent le statut « détrangers apatrides ». Aussi bien avant quaprès 1951, ces personnes avaient trois possibilités pour exercer un travail : elles pouvaient être employées au service de la puissance doccupation (dans les compagnies de surveillance et de transport, ce qui fut le débouché le plus utilisé jusquà la réduction de ces compagnies dans les années cinquante), dans léconomie allemande (ce qui occasionna des deux côtés des difficultés pendant longtemps) ou en tant quindépendants. Dans ce dernier cas, les contacts et les capitaux nécessaires manquaient cependant souvent aux personnes déplacées. Jusquen 1950, elles furent considérées par les Allemands comme une tâche incombant aux Alliés. Selon eux, la population restante, vivant la plupart du temps encore dans les camps, constituait un problème gênant. Les personnes déplacées ne contribuèrent pas à lessor économique ouest-allemand et elles ne furent pas prises en compte lors de la recherche de main-duvre. Elles constituèrent une catégorie intermédiaire entre les travailleurs étrangers et les « travailleurs invités » (Gastarbeiter).